Voir autrement la Colombie
04/12/2007
L'image de la Colombie est abominable. Pourtant, derrière le portrait permanent d'un pays livré à des factions violentes et qui aurait fait de la cour des miracles son mode de vie, il y a bien autre chose. Il y a un peuple chaleureux et créatif. Il y a une étonnante fécondité en termes d'innovations sociales et environnementales.
Ainsi de Farmaverde. Prenez un jeune homme issu de l’école d’ethnopharmacologie de Metz et qui a ensuite un peu roulé sa bosse auprès de diverses tribus amérindiennes, jetez-le dans l’un des pays réputé pour être l'un des plus dangereux de la planète, et vous avez Farmaverde !
Farmaverde, d’abord, c’est un berceau : Usme - un quartier de Bogota, en Colombie, 400 000 habitants parmi les plus pauvres. Essentiellement des personnes « déplacées », qui ont fui au cours du temps les exactions et les crimes commis par les différentes factions armées qui prospèrent là-bas. Ce faisant, ces familles ont quitté leur milieu naturel, perdu en tout ou en partie leurs modes d’organisation et, peu à peu, leur mémoire.
On est encore plus pauvre, vous l’avez peut-être remarqué, dès qu’on n’est plus chez soi. Le manque de tout s’est aggravé pour ces pauvres gens de la perte de leur relation au milieu naturel et des savoirs qui en résultaient. Au bout du compte, ils n’ont pas les moyens de se soigner avec les médicaments industriels et ils n’ont plus le secours de leur pharmacopée traditionnelle !
Farmaverde, c’est un rêve dont Yann-Olivier a fait une réalité : une ferme de plantes médicinales, un grand jardin plein de couleurs et de fragrances. Un conservatoire de variétés et de savoirs passés au crible de la science moderne.
C’est aussi un projet développé avec ce respect si rare qu’il ouvre aux gens du pays des espaces où ils peuvent devenir un peu plus auteurs de leur destin. Une coopérative de travailleurs dont Yann-Olivier, quoiqu’initiateur, est un des membres, une équipe qu’entoure un réseau de support local : médecins, agents de santé, etc.
C’est une expertise qui commence à être reconnue par les pouvoirs publics et les collectivités territoriales : des missions officielles de formation lui sont de plus en plus souvent confiées.
Et c’est, maintenant, le projet d’un laboratoire artisanal pour apporter ces substances naturelles, en quantité suffisante et sous une forme efficace et peu onéreuse, à ceux qui en ont besoin. C’est la recherche de partenaires au sein d’un nouveau modèle économique à inventer.
Vous avez envie d’en savoir plus ? Une fois n’est pas coutume : je vous invite ! Yann-Olivier sera de passage à Paris le mercredi 7 décembre. Sous l’égide de The Co-Evolution Project, une réunion avec dîner à la bonne franquette est prévue du côté du Père Lachaise à 19 : 30 (participation : environ 25 €). Ecrivez-moi rapidement si vous voulez avoir une place.
1 commentaire
Je salue l'action de Yan-Olivier. Son courage, son abnégation, son sens de la solidarité... Mais enfin comment les pays latino-américains sont-ils devenus terre de mission? Quel est le rôle joué, dans cette déchéance, par les divers gouvernements successifs des Etats Unis? N'y a-t-il pas quelque chose de profondément révoltant, d'intolérable dans le fait que ces états, jadis prospères, en soient réduits au chaos économique, social, politique (cf. les derniers avatars de Chavez) que nous savons? Et tout cela par la volonté, par l'orgueil d'une seule nation et de ses seuls rêves hégémoniques? Réveille-toi, Lafayette, ils sont devenus fous!
Et ça s'arrange pas....
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