L'opium du peuple
28/02/2008
La règlementation interdit le commerce des semences anciennes afin de protéger le business des semenciers. Vive la libre-concurrence!
Les plus grands distributeurs à l'échelle mondiale sont suspects d'ententes illicites en vue d'augmenter les prix de certaines denrées. Vive le consommateur-roi!
Les Etats-Unis, grands contempteurs du protectionnisme, subventionnent leurs éleveurs et leurs céréaliers. Vive la loi du marché!
Une denrée de plus en plus fongible et circulante: l'emploi!
Pas de doute, le libéralisme fera le bonheur du genre humain!
3 commentaires
"L'intérêt à se dédire" cher à la littérature sur les situations mono/duo/oligopolistiques, envisagé du point de vue d'une rationalité procédurale, est un moteur stratégique évident. Les agents-acteurs se dédisent simplement du modèle économique global ; mais si on prend un peu de recul, ce n'est jamais qu'un "jeu sur la règle".
Je ne remets pas en cause l'angoissante question de la place de l'Homme dans votre réflexion ; qui est à mon sens nécessaire. Mais est-il si étonnant qu'à la "loi du marché" des classiques se soit substituée la "loi du plus fort", qui n'est autre que le prolongement historique de la première, assortie d'une répartition beaucoup moins équitable des ressources ? C'est regrettable, mais dans un sens contenu dans l'idée même de marché dès lors qu'on n'envisage pas une concurrence pure et parfaite.
En ce sens, la dérive majeure ne provient-elle pas de la course à l'information (réputée "parfaite" dans les conditions de concurrence pure et... parfaite), si difficile à se procurer, encore plus à stocker, et éminemment plus à analyser ? L'entente entre entreprises est une forme poussée à l'extrême de réduction volontaire de l'incertitude de l'environnement. L'alternative à son opacité résiderait alors en partie dans le contrôle permanent. Serait-ce une meilleure solution ? Je ne le crois pas.
Le problème fondamental des sociétés humaines est en effet le rapport du fort au faible. L'essentiel est de pas s'en laisser conter par ceux qui profitent du système.
Il y a une quarentaine d'année, un ami paysant me dit qu'il pensait que le monde ne fonctionnait que sur le pouvoir, le sexe et l'argent et qu'in fine il ne fonctionnait que sur l'argent... Et il ajoutait que l'argent n'allant qu'à l'argent, vu mon jeune age, j'aurai le temps de voir les riches devenir pauvres, les pauvre très pauvres et les très riches encore plus riche.
Je n'ai pas l'impression qu'il ait eu tort...
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