Nous avons tous les possibles en nous, entre Eros et Thanatos, depuis le tréfonds de l'humanité, c'est ce qu'on appelle l'imaginaire. Les écrivains, artistes parmi d'autres, expriment ces possibles sur le mode de la fiction. C'est le rôle de l'art que d'être proche de l'avenir, par la connaissance intime de l'imaginaire, beaucoup plus proche des possibles que les prospectivistes qui regardent loin avec leurs "perspectives" et se trompent - il y a belle lurette que les artistes ont compris que la "perspective" était un trompe l'oeil et s'en sont détournés - . L'imaginaire peut cependant conduire à la barbarie (thème des nouveaux "cahiers européens de l'imaginaire" relancés par Michel Maffesoli) comme aux inventions constructives. Il nous revient, comme le rappelle Sloterdijk, après l'événement de l'holocauste, de construire de l'humanité, d'entretenir des îles anthropogènes, car l'humain n'est pas donné. Lire Goethe ne suffit pas à cointrecarrer la Bête. Les Nazis n'ont-ils pas installé Dachau sur la colline adjacente aux tracés des promenades de Goethe ? Donc, c'est de littératuure et d'art actifs dont nous avons besoin, ce qui d'ailleurs est à la basede l'initiative que je m'apprête à lancer: "Artistes face à la crise", comment libérer les forec créatives pour traverser la dépression inouïe qui s'amorce ?
Oui, j'ai toujours été désarçonné par cela: l'extrême raffinement marié dans la même âme à l'extrême barbarie. Dachau voisinant avec la promenade de Goethe, je ne le savais pas, mais c'est le symbole puissant de ce paradoxe. Il y a une esquisse d'explication dans le roman de James Clavell, Shogun. Un seigneur du XVIIème siècle japonais y pratique la torture comme un art. A rapprocher du roman d'Eric-Emmanuel Schmidt: Quand j'étais une oeuvre d'art.
L'idée de l'archipel anthropogène est géniale, bravo Christian!
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Nous avons tous les possibles en nous, entre Eros et Thanatos, depuis le tréfonds de l'humanité, c'est ce qu'on appelle l'imaginaire. Les écrivains, artistes parmi d'autres, expriment ces possibles sur le mode de la fiction. C'est le rôle de l'art que d'être proche de l'avenir, par la connaissance intime de l'imaginaire, beaucoup plus proche des possibles que les prospectivistes qui regardent loin avec leurs "perspectives" et se trompent - il y a belle lurette que les artistes ont compris que la "perspective" était un trompe l'oeil et s'en sont détournés - . L'imaginaire peut cependant conduire à la barbarie (thème des nouveaux "cahiers européens de l'imaginaire" relancés par Michel Maffesoli) comme aux inventions constructives. Il nous revient, comme le rappelle Sloterdijk, après l'événement de l'holocauste, de construire de l'humanité, d'entretenir des îles anthropogènes, car l'humain n'est pas donné. Lire Goethe ne suffit pas à cointrecarrer la Bête. Les Nazis n'ont-ils pas installé Dachau sur la colline adjacente aux tracés des promenades de Goethe ? Donc, c'est de littératuure et d'art actifs dont nous avons besoin, ce qui d'ailleurs est à la basede l'initiative que je m'apprête à lancer: "Artistes face à la crise", comment libérer les forec créatives pour traverser la dépression inouïe qui s'amorce ?
Oui, j'ai toujours été désarçonné par cela: l'extrême raffinement marié dans la même âme à l'extrême barbarie. Dachau voisinant avec la promenade de Goethe, je ne le savais pas, mais c'est le symbole puissant de ce paradoxe. Il y a une esquisse d'explication dans le roman de James Clavell, Shogun. Un seigneur du XVIIème siècle japonais y pratique la torture comme un art. A rapprocher du roman d'Eric-Emmanuel Schmidt: Quand j'étais une oeuvre d'art.
L'idée de l'archipel anthropogène est géniale, bravo Christian!
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