Qui ose parler de "marché parfait" ?
05/07/2009
Les tenants de l'idéologie du marché affirment que les dysfonctionnements que nous connaissons résultent de ce que le marché n'est pas assez "parfait", pas assez fluide, qu'il y a encore des frottements dus aux protectionnismes divers.
A l'opposé, je me souviens d'Andreu Sole soutenant que les entreprises qui parlent le plus de la nécessité du "marché parfait" sont justement parmi les acteurs du marché ceux qui entendent le détourner à leur profit, c'est-à-dire l'empêcher de fonctionner librement, au besoin en faisant légiférer la puissance publique, ce qui est un comble. C'est ainsi, par exemple, que se sont retrouvées interdites de commerce des variétés végétales que nos ancêtres cultivaient.
Andreu Sole rappelait en outre qu'Adam Smith considérait que, pour qu'il y ait perfection du marché, il faut qu'il y ait liberté et circulation d'information.
Comment classeriez-vous la récente décision ministérielle qui vise à empêcher un site Internet - en fait à le taxer si lourdement que cela revient à le lui interdire - de fournir l'état des prix pratiqués à la pompe dans un périmètre donné ? De quel genre de protectionnisme s'agit-il ?
http://www.lesprixducoin.com/widget-prix-carburant.html
S'agirait-il de protéger les forts contre les faibles ?
Ce qui m'inquiète: à coups de petites mesures discrètes comme celle-là, dans quelle société - parée du nom de démocratie - nous prépare-t-on à vivre ? Serions-nous la grenouille de la fable que l'on fait cuire si doucement qu'elle n'aura plus la force de sauter hors de la marmite quand cela commencera vraiment à chauffer ?
Ajoutez à cela l'opprobe qu'on peut jeter sur ceux qui auraient de trop bons yeux et une trop grande gueule - cf. http://fr.news.yahoo.com/76/20090703/tfr-1er-mai-un-procs... - et vous avez la marmite et son couvercle.
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