Cher Thierry, ce que tu dis là, c'est un aspect de la mission éternelle de l'art. Utiliser les ressources de l'imaginaire pour multiplier les possibilités. Quand Nicolas Bourriaud dit, dans l'entretien qu j'ai eu avec lui pour mon livre: "L’art d’aujourd’hui est un banc de montage alternatif de la réalité, là où se redécoupent les scénarios sociaux.", que dit-il, sinon que cette mission de l'art va s'aplifian, non seulement au plan des histoires individuells ou familiales, mais à tavers la muttion sans précédent à l'échelle de l'humanité des réseaux, du Copyleft, des attitudes des sémionautes, navigateurs de sens et du savoir, et donc, ous nous racontons plusieurs histores en parallèle, nosen fasons des montages, les surréalistes avaient ouvert la voie avec les techniques un collage aléatoire, c'est donc cela la fantastique aventure humaine, capacité de création avec mes amis Raffaelli et Shiba (enfin surtout Raffaelli Shiba était le réceptacle en creux qui nous permettait à Raffaelli et moi-même de partir dans des discussions échevelées, ans ces profondes nuits de 2000 où nous préparions la conférence "What leaders can learn from art" pourquoi ne t'ai-je pas connu à cette époque, tu aurais adoré), nous avions utilisé la métaphore de l'art comme tissu de Pénélope, où s'inscrivent les histoires et pas l'histoire officielle - l'art est à l'opposé de la propagande et de la publicité,il ne veut pas faire voir une histoire, il suscite une multitude de possibilités d'hstoires en germe à la rencontre de l'histoire personnelle et des interprétations infinies, c'est un jeu avant tout -, don le tissu de Pénélope, pendant qu'Ulysse, métaphorede l'humanté, avance à l'aveugle, mais avance parce quil sit que Pénélope - les poètes, les artistes, écrivent de histoires et donc tissent les liens entre passé et futur, ces histoires, ces fictions, qui sont des choix de l'imaginaire, comme nos personnages de fiction préférés qui sont nos anges gardiens, et aujourd'hui, certains tissus ont la propriété de se tisser et détisser à volonté. Eh bien voilà, nous pouvons nous raconter mille histoires. L'imaginaire nous sauve il a sauvé de persones qui ont vécu des choses atroces, car la faculté de créer des fictions dans le malheur, de créer des bifurcations, d choisir es versants, parfois nfra-minces, mais les versants de la vie, même quand tout est absolument terrible. Excuse-moi Thierry, je ramène non pas ma fraise mais mon art et sur un mode échevelé car épuisé de fatigue, mais l'occasion était trop belle. Bravo pour ce merveilleux article.
Mon cher Christian, tu sais que j'ai de plus en plus de mal à être échevelé, mais je ne suis pas jaloux de ceux qui y parviennent!
Trève de plaisanterie, j'ai aussi pensé à toi en écrivant cette chronique et je suis heureux de ta fiévreuse irruption - ou éruption ?
Pour réinventer la vie, il faut plus qu'un changement de vocabulaire, il faut un changement de grammaire et c'est ce à quoi l'art nous invite.
Merci Thierry pour ce superbe article. Double ou triple merci, même. Tout d'abord, pour faire sortir l'approche narrative du cercle des praticiens, ce que l'on a appelés affectueusement en français les "narrapeutes", et épaissir son histoire en tant que métaphore, auprès des lecteurs (forcément) éclairés de l'Indiscipline. Ensuite, pour ce vibrant "retelling" qui montre a quel point tu as compris ce que nous faisons et ses possibilités à grande échelle. Et enfin pour nous donner l'occasion de développer ces outils encore très novateurs en France (le premier séminaire de formation a eu lieu en 2004) dans des contextes d'entreprises et d'organisations, où les gens ont besoin peut-être plus que dans d'autres endroits de reconnecter ce qu'ils font avec ce qu'ils sont.
Le commentaire de Christian prolonge ta réflexion et m'amène à dire que toute histoire alternative, pour exister, doit recruter un public et trouver un support. c'est pourquoi le texte, le conte, la chanson, mais aussi les super-héros, les ours en peluche et Fifi Brindacier occupent une place si importante dans notre travail. Michael White avait forgé le terme de "polyphrénie" pour désigner la faculté d'être conscient que toute expérience de vie peut donner naissance à une multitude de récits, en fonction de la personne qui manie le banc de montage. Il nous manque effectivement un récit culturel puissant, un mythe post-moderne, qui nous parle de nos ressources et de l'intelligence des minorités réunies pour extirper leur vie du rouleau compresseur narratif qui a vocation à lur expliquer de façon totalisante qui ils sont et comment ils doivent agir. Les Indisciplines Intellectuelles et Transitions font partie des fils qui jour après jour, tissent patiemment une histoire différente, chacun de tes mots ayant un impact micro-économique sur la construction du sens de sa vie par chacun de tes lecteurs, puis comme des ondes concentriques, à un certain moment, un effet macro-économique. C'est en tout cas l'histoire que j'aime me raconter pour continuer à me lever le matin.
Cher Pierre, quand tu parles de "montage", cela me fait penser à "l'effet Kouletchoff". Ce cinéaste a montré comment en assemblant différemment les mêmes séquences on suscite les interprétations différentes du spectateur. L'art est un médiateur incroyable. J'aimerais bien nous rassembler tous les quatre, Dina, Christian, toi et moi, pour en parler autour d'un pauillac ou d'un saint-estèphe!
Merci Thierry. J'ai la chance de faire partie de ceux/celles qui se forment à l'approche Narrative au sein de la Fabrique Narrative dont Christine Thubé est la créatrice, et Pierre Blanc Sahnoun le responsable pédagogique, ou un truc qui ressemble à ça !!!
Si vous cherchez des livres pour en savoir plus, en tout premier il faut lire les ouvrages de Michael White.
Incontournable : "L'espèce fabulatrice" de Nancy Huston (Actes Sud)
Ce n'est pas Pierre qui me contredira :-)
Bel échange. Les narrapeutes, je découvre et trouve ce mot assez déplaisant. Mais pour le reste, notamment les ours en peluche et les super-héros, oui, trois fois oui. L'ours en peluche me fait penser à une des pus belles expositions que j'ai visitées de ma vie: "Partners", à la Haus der Kunst de Munich, dont la commissaire était Ydessa Hendeles, femme juive new-yorkaie dont les parents avaient fui le nazisme et qui était revenue sur les traces de ses amies d'enfance, qui n'avaient pas eu cette chance et avaient été exterminées. L'ours, animal chargé de symbole en Allemagne (très présent notamment dans toute l'inconographie héraldique) est typiquement le symbole de cette capacité à faire changer la face de son rapport au monde selon l'histoire que l'on se raonte. Entre l'ours terrible dévoreur d'enfants et le nounours ... Toute l'exposition parcours, à la Haus der Kunst de Munich - lieu créé par Hitler (alors Haus der Deutsche Kunst) pour abriter l'art officiel après avoir brûlé l'art "dégénéré", aujourd'hui reconverti en lieu ouvert à l'art le plus ouvert - jouait sur cete ambivalence et la capacité à se raconter des histoires au plan individuel ou national. Elle se clôturait sur le terrible oeuvre de Maurizio Cattelan, cet adolescent en culottes courtes, agenouillé, au milieu d'une grande pièce, que l'on découvre de loin et de dos. Et quand on le contourne, son visage apparaît. C'est celui d'Hitler. La majorité des visiteurs ont alors un mouvement de recul irrépressible. Le catalogue de l'exposition "Partners" est disponible en consultation à la bibliothèque de La Coursive. Souvenons-nous toujours que les histoires que l'on se raconte peuvent être terribles aussi, surtout relayées par les masses-médias, c'est pourquoi, en citoyen allemand ayant tiré les leçons de l'histoire, Peter Sloterdijk fonde une bonne partie de son oeuvre philosophique sur la dénonciation des contes de fées qui ont trop souvent conduit au carnage. Comme toujours, les bonnes pratiques sont les pratiques à hauteur d'humanité, à l'échelle de groupes d'individus de taille modeste, sans prétentio à l'universalisme. Des histoires utiles à la cohésion et au développement de la horde, pour la guider dans l'obscurité des devenirs. Après cette entrée en matière, à présent, au travail, bonne journée !
Exactement ! Ce que Foucault appelait les "savoirs locaux" par opposition aux "savoirs dominants". Je retire "narrapeute" qui est un néologisme personnel mais je garde tout le reste. Peut-on trouver le catalogue de l'expo "Partners" en ligne ? L'histoire de l'oeuvre de Maurizio Catelan me rappelle un post que j'avais écrit sur le film "the reader" : (http://www.cooprh.com/pratiques-narratives/retellings/the-reader-part-1.html)
J'aimerais bien intégrer cette oeuvre et les films de Kouletchoff dans des conférences de présentation de la narrative. Et ce Pauillac ? C'est pour bientôt ?
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Cher Thierry, ce que tu dis là, c'est un aspect de la mission éternelle de l'art. Utiliser les ressources de l'imaginaire pour multiplier les possibilités. Quand Nicolas Bourriaud dit, dans l'entretien qu j'ai eu avec lui pour mon livre: "L’art d’aujourd’hui est un banc de montage alternatif de la réalité, là où se redécoupent les scénarios sociaux.", que dit-il, sinon que cette mission de l'art va s'aplifian, non seulement au plan des histoires individuells ou familiales, mais à tavers la muttion sans précédent à l'échelle de l'humanité des réseaux, du Copyleft, des attitudes des sémionautes, navigateurs de sens et du savoir, et donc, ous nous racontons plusieurs histores en parallèle, nosen fasons des montages, les surréalistes avaient ouvert la voie avec les techniques un collage aléatoire, c'est donc cela la fantastique aventure humaine, capacité de création avec mes amis Raffaelli et Shiba (enfin surtout Raffaelli Shiba était le réceptacle en creux qui nous permettait à Raffaelli et moi-même de partir dans des discussions échevelées, ans ces profondes nuits de 2000 où nous préparions la conférence "What leaders can learn from art" pourquoi ne t'ai-je pas connu à cette époque, tu aurais adoré), nous avions utilisé la métaphore de l'art comme tissu de Pénélope, où s'inscrivent les histoires et pas l'histoire officielle - l'art est à l'opposé de la propagande et de la publicité,il ne veut pas faire voir une histoire, il suscite une multitude de possibilités d'hstoires en germe à la rencontre de l'histoire personnelle et des interprétations infinies, c'est un jeu avant tout -, don le tissu de Pénélope, pendant qu'Ulysse, métaphorede l'humanté, avance à l'aveugle, mais avance parce quil sit que Pénélope - les poètes, les artistes, écrivent de histoires et donc tissent les liens entre passé et futur, ces histoires, ces fictions, qui sont des choix de l'imaginaire, comme nos personnages de fiction préférés qui sont nos anges gardiens, et aujourd'hui, certains tissus ont la propriété de se tisser et détisser à volonté. Eh bien voilà, nous pouvons nous raconter mille histoires. L'imaginaire nous sauve il a sauvé de persones qui ont vécu des choses atroces, car la faculté de créer des fictions dans le malheur, de créer des bifurcations, d choisir es versants, parfois nfra-minces, mais les versants de la vie, même quand tout est absolument terrible. Excuse-moi Thierry, je ramène non pas ma fraise mais mon art et sur un mode échevelé car épuisé de fatigue, mais l'occasion était trop belle. Bravo pour ce merveilleux article.
Mon cher Christian, tu sais que j'ai de plus en plus de mal à être échevelé, mais je ne suis pas jaloux de ceux qui y parviennent!
Trève de plaisanterie, j'ai aussi pensé à toi en écrivant cette chronique et je suis heureux de ta fiévreuse irruption - ou éruption ?
Pour réinventer la vie, il faut plus qu'un changement de vocabulaire, il faut un changement de grammaire et c'est ce à quoi l'art nous invite.
Merci Thierry pour ce superbe article. Double ou triple merci, même. Tout d'abord, pour faire sortir l'approche narrative du cercle des praticiens, ce que l'on a appelés affectueusement en français les "narrapeutes", et épaissir son histoire en tant que métaphore, auprès des lecteurs (forcément) éclairés de l'Indiscipline. Ensuite, pour ce vibrant "retelling" qui montre a quel point tu as compris ce que nous faisons et ses possibilités à grande échelle. Et enfin pour nous donner l'occasion de développer ces outils encore très novateurs en France (le premier séminaire de formation a eu lieu en 2004) dans des contextes d'entreprises et d'organisations, où les gens ont besoin peut-être plus que dans d'autres endroits de reconnecter ce qu'ils font avec ce qu'ils sont.
Le commentaire de Christian prolonge ta réflexion et m'amène à dire que toute histoire alternative, pour exister, doit recruter un public et trouver un support. c'est pourquoi le texte, le conte, la chanson, mais aussi les super-héros, les ours en peluche et Fifi Brindacier occupent une place si importante dans notre travail. Michael White avait forgé le terme de "polyphrénie" pour désigner la faculté d'être conscient que toute expérience de vie peut donner naissance à une multitude de récits, en fonction de la personne qui manie le banc de montage. Il nous manque effectivement un récit culturel puissant, un mythe post-moderne, qui nous parle de nos ressources et de l'intelligence des minorités réunies pour extirper leur vie du rouleau compresseur narratif qui a vocation à lur expliquer de façon totalisante qui ils sont et comment ils doivent agir. Les Indisciplines Intellectuelles et Transitions font partie des fils qui jour après jour, tissent patiemment une histoire différente, chacun de tes mots ayant un impact micro-économique sur la construction du sens de sa vie par chacun de tes lecteurs, puis comme des ondes concentriques, à un certain moment, un effet macro-économique. C'est en tout cas l'histoire que j'aime me raconter pour continuer à me lever le matin.
Cher Pierre, quand tu parles de "montage", cela me fait penser à "l'effet Kouletchoff". Ce cinéaste a montré comment en assemblant différemment les mêmes séquences on suscite les interprétations différentes du spectateur. L'art est un médiateur incroyable. J'aimerais bien nous rassembler tous les quatre, Dina, Christian, toi et moi, pour en parler autour d'un pauillac ou d'un saint-estèphe!
Merci Thierry. J'ai la chance de faire partie de ceux/celles qui se forment à l'approche Narrative au sein de la Fabrique Narrative dont Christine Thubé est la créatrice, et Pierre Blanc Sahnoun le responsable pédagogique, ou un truc qui ressemble à ça !!!
Si vous cherchez des livres pour en savoir plus, en tout premier il faut lire les ouvrages de Michael White.
Incontournable : "L'espèce fabulatrice" de Nancy Huston (Actes Sud)
Ce n'est pas Pierre qui me contredira :-)
Bel échange. Les narrapeutes, je découvre et trouve ce mot assez déplaisant. Mais pour le reste, notamment les ours en peluche et les super-héros, oui, trois fois oui. L'ours en peluche me fait penser à une des pus belles expositions que j'ai visitées de ma vie: "Partners", à la Haus der Kunst de Munich, dont la commissaire était Ydessa Hendeles, femme juive new-yorkaie dont les parents avaient fui le nazisme et qui était revenue sur les traces de ses amies d'enfance, qui n'avaient pas eu cette chance et avaient été exterminées. L'ours, animal chargé de symbole en Allemagne (très présent notamment dans toute l'inconographie héraldique) est typiquement le symbole de cette capacité à faire changer la face de son rapport au monde selon l'histoire que l'on se raonte. Entre l'ours terrible dévoreur d'enfants et le nounours ... Toute l'exposition parcours, à la Haus der Kunst de Munich - lieu créé par Hitler (alors Haus der Deutsche Kunst) pour abriter l'art officiel après avoir brûlé l'art "dégénéré", aujourd'hui reconverti en lieu ouvert à l'art le plus ouvert - jouait sur cete ambivalence et la capacité à se raconter des histoires au plan individuel ou national. Elle se clôturait sur le terrible oeuvre de Maurizio Cattelan, cet adolescent en culottes courtes, agenouillé, au milieu d'une grande pièce, que l'on découvre de loin et de dos. Et quand on le contourne, son visage apparaît. C'est celui d'Hitler. La majorité des visiteurs ont alors un mouvement de recul irrépressible. Le catalogue de l'exposition "Partners" est disponible en consultation à la bibliothèque de La Coursive. Souvenons-nous toujours que les histoires que l'on se raconte peuvent être terribles aussi, surtout relayées par les masses-médias, c'est pourquoi, en citoyen allemand ayant tiré les leçons de l'histoire, Peter Sloterdijk fonde une bonne partie de son oeuvre philosophique sur la dénonciation des contes de fées qui ont trop souvent conduit au carnage. Comme toujours, les bonnes pratiques sont les pratiques à hauteur d'humanité, à l'échelle de groupes d'individus de taille modeste, sans prétentio à l'universalisme. Des histoires utiles à la cohésion et au développement de la horde, pour la guider dans l'obscurité des devenirs. Après cette entrée en matière, à présent, au travail, bonne journée !
Exactement ! Ce que Foucault appelait les "savoirs locaux" par opposition aux "savoirs dominants". Je retire "narrapeute" qui est un néologisme personnel mais je garde tout le reste. Peut-on trouver le catalogue de l'expo "Partners" en ligne ? L'histoire de l'oeuvre de Maurizio Catelan me rappelle un post que j'avais écrit sur le film "the reader" : (http://www.cooprh.com/pratiques-narratives/retellings/the-reader-part-1.html)
J'aimerais bien intégrer cette oeuvre et les films de Kouletchoff dans des conférences de présentation de la narrative. Et ce Pauillac ? C'est pour bientôt ?
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