Compulsion bureaucratique
19/04/2011
Un ami auto-entrepreneur me montre hier une évolution - ou plutôt une involution - significative des formalités liées à son statut.
Au départ, l'ambition de l'Etat a été, semble-t-il, de faire le plus simple possible : l'auto-entrepreneur n'est tenu de fournir sa déclaration trimestrielle de recettes que si recettes il y a eu. Entendez que s'il n'a pas engrangé un kopeck, il n'a rien à faire. Sur la déclaration trimestrielle - y compris encore sur celle que mon ami vient de recevoir - il y a cette phrase très claire: "En l'absence de chiffre d'affaires ou de recettes, le travailleur indépendant n'est pas tenu de transmettre le formulaire". Une audace inouïe, vous en conviendrez, au pays des gabelous!
Mais, repentir de l'Administration qui a dû connaître des affres d'angoisse devant l'inconscience du Législateur, voici l'injonction extraite du document en quadrichromie qui accompagne ledit formulaire au titre du premier trimestre 2011: "Vous devez désormais compléter et adresser votre déclaration, systématiquement chaque mois ou chaque trimestre [ce n'est pas moi qui souligne]. En l'absence de chiffre d'affaires, il convient d'indiquer zéro pour la période concernée".
Il y a des fumeurs qui arrêtent de fumer, des alcooliques qui arrivent à se délivrer de leur dépendance au beaujolpif et des drogués de leur addiction à la chnouffe. Il semble que l'Administration française, elle, soit incapable de se désintoxiquer. Je me souviens d'un homme politique qui disait jadis: "La France se gouverne à coup de secousses". On comprend pourquoi. Mais à quand la secousse suffisamment rude pour en terminer avec ces comportements obsessionnels ?
2 commentaires
Ils sont atteints du syndrome de la fraude...
Le "rond de cuir" a la vie dure !
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