Liberté d'expression (2)
03/04/2008
Les réactions que j'ai recueillies à la suite de ma précédente chronique me donnent envie de préciser mon point de vue en repartant de l'exemple que j'ai donné: celui des caricatures de Mahomet.
D'abord, je ne partage pas totalement l'idée d'une relativité du bien et du mal. Il me semble que le mal surgit dès que je fais souffrir l'autre dans sa chair ou dans son âme sans pouvoir me prévaloir d'une légitime défense - ou bien si les voies que j'ai choisies sont inappropriées au strict besoin de celle-ci.
Sans en appeler au "Aime ton prochain" qui dépasse souvent nos moyens ordinaires, je plaide, a minima, pour la civilité. Se moquer de ce qui est cher à l'autre, même si nous ne comprenons pas pourquoi il y est attaché, est cruel et irrespectueux.
Je plaide ainsi pour l'efficacité: est-ce que me moquer de ce qui est cher à l'autre me permet d'obtenir ce que je prétends obtenir de lui: son intérêt, son respect voire son adhésion?
Enfin, je me porte partie civile contre l'usurpation. Alors même que nous prétendons à la supériorité de nos convictions et de nos croyances, notre comportement ne trahit-il pas une autre motivation que celle de les faire partager?
2 commentaires
Ce que tu écris ici me fait penser aux jeux de pouvoir que décris parfaitement Claude Steiner. Parfois, au travers de ce que je dis et fais, je chercher à prendre le pouvoir sur l'autre, à lui faire faire ce que j'attends de lui qu'il fasse. Et non qu'il agissent selon son cadre de référence, comme bon lui semble et dans les limites du mien. Renoncer au jeu de pouvoir et conformer la situation pour ne pas leur laisser de place me semblent des préalables pour au moins une des parties.
Juste un petit mot sans rien ajouter à ton propos et seulement te dire que je te suis tout à fait dans ce tripode de la relation que tu décris "Civilité - Utilité - Paix".
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