Commencements n° 1
20/02/2011
Le numéro 1 de Commencements, notre nouvelle revue, vient d'arriver de chez l'imprimeur!
Quelle émotion de le voir, de le toucher, de le feuilleter... Bien sûr, j'en connaissais déjà le contenu, j'avais dactylographié, lu et relu les interviewes, choisi les illustrations. Mais il restait jusque là virtuel. Maintenant, il a accédé vraiment à l'existence - une existence même un peu encombrante pour ma salle de séjour!
Commencements tire son titre d'un article d'Egar Morin - L'éloge de la métamorphose - où ce dernier évoque tout ce qui fourmille sous la surface des choses, présage de futurs possibles plus encourageants que ces crises multiples qui nous crèvent les yeux.
Nous avons placé l'optimisme - mais pas un optimisme béat - en tête de ce premier numéro grâce à une interview de Pierre Rabhi: "De l'aptitude à l'intelligence". Nous avons l'aptitude, en effet, de vivre mieux, en meilleure harmonie entre nous et avec l'écosystème terrestre. Mais, de l'aptitude qui est en nous, nous devons tirer l'intelligence de le faire.
Le thème de ce numéro 1 s'organise autour du proverbe africain: "L'arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse". L'arbre qui tombe, car il faut bien l'évoquer, fait l'objet de trois interviewes: celles de Franck Biancheri, Dominique Viel et Jean-Michel Servet. Le reste de ce numéro - comme ceux à venir - est consacré à la forêt qui pousse.
A l'orée de cette forêt qui pousse, un premier repère nous est donné par Vérène Nicolas: "Au commencement sont nos besoins". En effet, tout, y compris et d'abord notre société, découle de ceux de nos besoins que nous privilégions et de la manière dont nous choisissons de les satisfaire: l'avoir, l'être, le faire ou l'inter-agir.
Sous le titre Retour vers le vivant, on rencontrera ensuite un vigneron du Beaujolais qui pratique la biodynamie et parle avec profondeur et émotion de sa relation à la terre, au végétal, aux animaux.
Puis, venue de Villeneuve-sur-Lot, Françoise Lenoble, co-animatrice d'une monnaie complémentaire locale, l'Abeille, nous invite à réfléchir sur cette économie essentielle que nous cache pourtant l'économie matérielle: l'économie de la relation. De quoi faire plaisir à mon ami et ancien condisciple de lycée Maurice Obadia qui, à ma connaissance, a été le premier économiste à soulever le sujet.
Le premier de nos besoins matériels, c'est la nourriture. Dieu sait que depuis quelques années elle fait coûler de l'encre! Bio ou pas bio ? En ce qui me concerne, j'ai choisi: bio! Mais l'agriculture française est en retard sur la demande des Français. Nous, le pays du bien-vivre, aux terroirs si riches, nous importons. Philippe Cacciabue nous dit l'aventure de Terre de Liens et comment notre épargne, même modeste, peut aider de jeunes agriculteurs à accéder à la terre pour satisfaire notre demande. C'est cela la vraie fécondité de l'argent.
Les faits divers hélas! - et, trois fois hélas! la loi LOPPSI - nous rappellent que l'habitat est, avec la nourriture, l'un des premiers besoins de l'être humain, et, comme nous le dit Christian Mayeur dans son interview, un indispensable lieu d'humanité. Je vous laisserai découvrir à cette occasion le concept novateur de maîtrise d'usage...
Nous avons la gueule de bois de la mondialisation à outrance ? Sans tourner le dos au monde, redécouvrons que la dimension locale et régionale a beaucoup à voir avec "la vraie vie" et qu'il faut renouer avec nos territoires. Un exemple de démarche audacieuse nous est donné une fois encore par le Pays Basque espagnol. Grâce au témoignage de Pilar Kaltzada et de Begoña Seijas, d'Innobasque, vous en saurez un peu plus.
Les entreprises, évidemment, sont au coeur des crises que j'évoquais. Elles peuvent être aussi au coeur de la métamorphose. C'est ce que leur propose Sylvie Condaminas, avec la démarche stratégique "Océan Bleu" qu'elle développe auprès des PME-PMI.
Et si les valeurs de demain, déjà en germe aujourd'hui, comportaient une part de légèreté, d'errance, de nomadisme, de gratuité ? C'est ce que pensent Estelle et Alexandre, deux jeunes partis faire du wwoofing en Nouvelle-Zélande: entendez par là qu'à vélo, ils vont de ferme en ferme (bio), échangeant quelques jours de travail pour être logés et nourris et apprendre.
Riche postface à ce numéro 1, l'interview de Pierre Blanc-Sahnoun reprend les fils de ce premier numéro et met l'accent sur la dimension humaine. Un des introducteur de la narrative de Michael White en France, Pierre nous montre qu'au point où nous en sommes, la métamorphose passe par la construction d'autres récits que celui du 'toujours plus" qui nous a amenés là où nous en sommes.
Alors, vous avez envie de le lire, ce numéro 1 de Commencements ?
Rendez-vous sur: http://co-evolutionproject.org/
6 commentaires
Vais-je l'attendre de pied ferme... mais ailé, ou vais-je succomber à la tentation d'aller en avant-première sur co-evolutionproject.org?
Merci de cette bonne surprise
Bravo mon cher Thierry,
Je suis heureux pour toi, car je sais comme les textes et les revues, tout comme les hommes et les situations que tu interroges et décrits, sont importants pour toi...
A quand ton livre, le couronnement?
Amitiés bien sincères,
Charles
Mais on le lit, on le lit déjà !
Longue vie à "Commencements".
Bravo et merci Thierry de venir nous chatouiller, nous éveiller.
J'attends avec impatience ce n°1 !!!
Bravo ! Mazel Tov pour cette naissance et longue vie à Commencements. Quel beau nom. Le sommaire de ce premier numéro est formidable.
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