" Quand on aime ses proches "
30/08/2020
« Quand on aime ses proches, on ne s’en approche pas trop ». Telle est l’une des antiennes que l’on peut entendre ad nauseam. Elle s'adresse aux jeunes et se complète du refrain qui ânonne que "neuf personnes sur dix qui décèdent du coronavirus ont plus de soixante-cinq ans".
Donc, une chose serait claire, les statistiques le montreraient et les discours l’affirment : à quelques exceptions près les jeunes ne représentent pas un danger pour eux-mêmes, ils en présentent un pour les vieux.
C’est pour protéger lesdits vieux que l’on généralise donc le port du masque: au bureau, à l’usine, dans les transports, au cinéma, au théâtre, à l’école, et même à l’air libre. C’est pour protéger les vieux que des millions de personnes ne peuvent plus se reconnaître dans la rue, se sourire, s’approcher et se toucher, se réunir, se distraire ou se cultiver. Bref que la nation toute entière se voit imposer une vie qui n’est plus qu’une survie.
J’ai soixante-douze ans. Cela signifie que je fais partie de la « population à risque ». Mais, avant d’écoper de cette valeureuse distinction, j’ai échappé à la première guerre mondiale (celle de mes grands-parents) ainsi qu’à la deuxième (celle de mes parents) et, de justesse, à celle d’Algérie. Au lieu de cela, j’ai connu les Trente glorieuses, le bond du pouvoir d’achat, la libération sexuelle, le plein emploi et les voyages au bout du monde. Pour résumer: la vie a été généreuse avec moi.
Et vous voudriez qu’après toutes ces faveurs, pour protéger ma vieille carcasse, j’accepte que l’on bride la vie de toute une nation ? Eh! bien, je préfère être mis en danger par des jeunes qui vivent leur vie plutôt qu’être l’alibi des restrictions qu’on leur impose.
Je vais vous dire ce que, selon, moi, on fait « quand on aime ses proches »: on prend le risque de les laisser vivre. Ce risque, en ce qui me concerne, avec mes soixante-douze berges, je l’accepte.
6 commentaires
Je ne crois pas que le gouvernement ait autant de sollicitude que cela pour les vieux. Il ne veut surtout pas d'un nouvel embouteillage des hôpitaux car il ne veut pas qu'on lui demande recréer les milliers de lits qui ont été supprimés.
Ah ah ah .. Cher vieux de 72 ans, le demi vieux de 61 ans que je suis soutient ce que tu écrit à 100% - on nous masque d'abord pour nous museler, alors qu'il est je crois avéré que le masque est très anecdotique dans la protection contre la CoVid-19, bien après le lavage des mains et la distanciation physique - je ne dis pas que le virus n'existe pas ce qui serait irresponsable, mais simplement que les mesures efficaces étant invisibles (distanciation et lavage des mains) c'est bien pratique pour le politique de se rabattre sur une mesure aussi visible que largement inutile ... ps : ça m'énerve grâve !!!
Entendu, en substance, dans la bouche d'une ? fonctionnaire territoriale ? marseillaise, dialoguant avec le Professeur Raoult * : on sait bien que le masque ne sert à rien au plan strictement sanitaire, mais il est imposé pour que les gens gardent en conscience qu'ils doivent prendre des précautions.
* Sur LCI, si si !!! Il y a quelques jours...
Merci Thierry pour cet article qui dit si bien ce que j'ai en tête et que je n'arrive pas formuler aussi bien. Bien des "vieux" n'ont qu'une envie : voir leur famille, ne pas être seule et surtout ... ne pas empêcher de vivre les autres, sous le prétexte d'ajouter quelques jours à leurs parfois longues vies ! ... Mais on ne leur demande pas leur avis ! ... Mais ce que je vois (et qui est bien pire) c'est le "diviser pour mieux régner" où les jeunes sans recul pourrait en vouloir aux vieux qui n'ont rien demandé, des contraintes et restrictions qu'on leur impose en leur nom : Le bouc-émissaire ... :-( cela me rend triste une telle manipulation pour monter une partie de la population contre une autre (les pour ou contre le masque ... les vieux contre les jeunes etc ) Michèle de 62 ans :-)
Je verse cela au dossier: https://www.ouest-france.fr/education/rentree-scolaire/reportage-en-maternelle-ce-serait-bien-que-les-enfants-voient-leurs-enseignants-sourire-6955645?utm_source=neolane_of_newsletter-tulalu&utm_medium=email&utm_campaign=of_newsletter-tulalu&utm_content=20200902&vid=916739&_ope=eyJndWlkIjoiOTE2NzM5In0%3D
Thierry, merci pour si bien éclaircir les pensées qu'un peu trop d'énervement -en ce qui me concerne- n'arrive pas à laisser s'exprimer calmement. Je ne porte le masque que pour éviter les problèmes, comme Brassens qui traversait dans les clous pour ne pas avoir affaire à la maréchaussée. Et à vrai dire, avec mes 68 ans, je réalise mal que me voilà dans la population dite à risque. Mon système immunitaire fait bien son boulot, jusqu'à maintenant, et le jour où il ne le fera plus, ce sera tout simplement que ce jour est arrivé. Moi non plus, je ne veux pas qu'on se serve de ma prétendue fragilité pour museler le monde.
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