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26/12/2014

Crise ou métamorphose ?

 

 

20140802_145231.jpgVivons-nous une période de crise ou de métamorphose ?

Pour éclairer cette interrogation, soulever les questionnements et promouvoir d'autres façons de penser et de vivre, j'ai créé en 2011 avec quelques complices la revue Commencements dont le numéro 6 vient de paraître.

Vous le trouverez en ligne en accès totalement libre à cette adresse: http://issuu.com/commencements/docs/commencements_d__cemb... 

J'espère que vous aurez plaisir à le lire et à le diffuser autour de vous.

En retour, je serai heureux de trouver ici vos commentaires de lecture: les interviewes que vous aurez préférées, les questions que vous vous posez, les sujets que vous aimeriez voir abordés dans les prochains numéros, etc.

Bonne lecture!

 

Au sommaire du numéro 6:

Clara Feder: Le Mur de la tentation

Juliet Schor: Le matérialisme véritable

Gérard Barras: L'enjeu alimentaire

Philippe Chemin: Peut-on maîtriser le péril chimique ?

Philippe Bihouix: La voie du low tech

Vincent Liegey: De la décroissance à la dotation inconditionnelle économique

Patricia A. Wilson: La démocratie en profondeur

Jean-Michel Truong: Deux cent milliards au soleil

Christian Gatard: L'allégeance rebelle

25/12/2014

Joyeux Noël à tous !

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19/12/2014

Le scénario inimaginable (3) La remise des prix

 

 

Le « Prix du détournement d’attention »

 

Une lueur amusée dans le regard, l’oratrice reprend son propos:

 

« Les détournements d'attention les plus réussis sont souvent le fait de couples ennemis. Que serait le détournement d'attention du coup de marketing de Coquillette Saucisse sans la réaction des ligues de vertu et le buzz qui s'ensuivit ? N’était-ce d’ailleurs pas l’objectif poursuivi: rassembler en une audience aussi large que possible à la fois ceux qui voyaient là un acte artistique et politique révolutionnaire et ceux pour qui il ne s’agissait que d'une mise en scène provocante de la dégradation des moeurs ? La faiblesse de l’humain est de ne pas savoir refuser son attention afin de mieux l’employer! 

 

Notre société fonctionne grâce à des flux de deux sortes - les flux financiers et les flux d’attention - et aux synapses qui se créent entre eux. Les flux financiers attirent les flux d’attention comme le miel attire les ours, et réciproquement. Faire parler de soi devient ainsi une obsession qui tend à devenir universelle. D’abord - et Andy Warhol l’avait bien vu - parce que chacun désormais, dans cette société du spectacle, ne veut pas manquer sa minute possible, voire sa seconde de célébrité. Ensuite, à un autre niveau, parce que capter l'attention c’est capter des flux financiers et capter des flux financiers c’est se classer parmi les héros du grand récit de notre époque. 

 

Le détournement est particulièrement réussi lorsque l'on capte non seulement l’attention de ses partisans mais en même temps celle de ses détracteurs. Alors, on a de grands « débats » virtuels, l’Internet frémit de passions déchaînées, la multitude donne de son temps en semant des commentaires sur la Toile, elle s’épanche, elle tweete, elle blogue, elle vote en ligne, etc. Au bout du compte, peu changent d’opinion: au contraire tout le monde se conforte dans la sienne. Mais chacun est ravi d'avoir pu glisser son mot, d’avoir jeté des anathèmes ou injurié l’adversaire, et, ainsi, d'avoir participé de son fauteuil à une querelle qui s’est parfois donné des allures de croisade. Pendant ce temps, le navire garde son cap, et, mes Amis, dissimulés par cette agitation, nous poursuivons notre œuvre avec constance. Quand retombe la poussière de la mêlée et que le vain peuple regarde autour de lui, c’est pour constater que cela va un peu plus mal, un tout petit peu plus mal. Mais qu’y faire, n’est-ce pas ? se dit-il. Et il revient à ses divertissements - au sens que Blaise Pascal donnait à ce mot.

 

Avec le sexe que j’évoquais tout à l’heure, le spectacle politique fait partie des divertissements qui détournent le plus efficacement l’attention des masses. C’est une stratégie d’autant plus intelligente que c’est en montrant l’un des lieux où les choses se font qu’elle dissimule ce qui se passe!  En offrant la possibilité de critiquer, elle perpétue la croyance de la multitude en sa liberté, alors même qu’elle en est réduite au spectacle de la scène médiatique, comme la bille du flipper qui peut faire cent parcours différents mais ne peut sauter hors de la boîte. L’aboutissement est un conditionnement qui émascule le plus efficacement le pouvoir politique du plus grand nombre: l’obligation inconsciente qu’en cas d’élection, on doit choisir entre les gagnants possibles, si peu séduisants soient-ils. 

 

Alors, ces considérations étant faites, j’ai l’immense plaisir de remettre maintenant notre « Prix du détournement d’attention ». Vous avez décidé, mes compagnons de ONE, de le décerner aux trois principaux partis politiques dont la pièce sans cesse rejouée ne lasse pas pour autant l’attention des Français. J’invite donc leurs représentants à me rejoindre à la tribune… »

 

(à suivre)