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06/04/2009

American beauty

Avec 663 000 licenciements en mars, c'est à plus de 5 millions que s'élève maintenant le nombre d'emplois supprimés par les entreprises aux Etats-Unis. Si l'on compte sur la consommation des ménages américains comme moteur de la reprise, on est peut-être mal parti...

Difficile de vendre des biens et des services à des gens qui n'ont plus de revenus! Telle est la quadrature du cercle dans laquelle s'est enfermé un capitalisme trop rapace: dans un monde fini, combiner des travailleurs bon marché et des consommateurs généreux. Nous sommes loin des principes de M. Ford pour qui l'objectif était de rendre ses ouvriers capables d'acheter les voitures qu'ils construisaient.

Rappelons que le crédit s'est substitué au cours de ces dernières années aux ajustements insuffisants de la masse salariale et que c'est une des raisons de la panade où nous sommes. C'est dommage, car la solution était ingénieuse: les usines économisaient sur les salaires tout en procurant une activité de masse aux banques! A quelque chose près le même mécanisme par lequel en nourrissant les gens de junk food on développe le marché des salles de fitness, des produits amincissants, des psychologues et autres coaches en diététique!

Oui, vraiment ingénieux le Système! Dommage que, de temps en temps, il y ait des ratées!

15/03/2009

Dangereuse naïveté

 

Cette note figure désormais dans le recueil

Les ombres de la caverne

Editions Hermann, juillet 2011

08/02/2009

Solublèmes

Extrait du blog de Paul Jorion, en date du 7 février, sous la signature de François Leclerc :

« Aux USA, 598.000 emplois ont disparu en janvier (après correction des variations saisonnières). Réactives comme elles savent l’être dans ce domaine, les entreprises américaines licencient à tour de bras, dans tous les domaines d’activité. La tendance est à la suppression d’un demi-million d’emplois par mois. A l’autre bout du monde et de la chaîne financière, en Chine, plus de 20 millions de travailleurs migrants (ces émigrés de l’intérieur des pays émergents) sont désormais sans travail et rentrent forcés et contraints dans leurs campagnes et au royaume de la misère. En Russie, prise dans l’étau de la crise économique, entre la chute du rouble et celle du pétrole, les autorités se préparent à leur manière généralement expéditive à des troubles sociaux. Au Canada, 129.000 emplois ont disparu en janvier, du jamais vu depuis 30 ans. Les mesures de chômage partiel lancées par de nombreuses grandes entreprises de l’industrie allemande, Daimler, Volkswagen ou BASF, se poursuivent et ont concerné 290.600 salariés en janvier, selon le pointage mensuel de l’Agence fédérale pour l’emploi (BA). Le chômage a en Espagne atteint un niveau record depuis 12 ans, en janvier, avec 3,3 millions de demandeurs d’emplois et le taux le plus élevé de l’Union européenne. »

http://www.pauljorion.com/blog/

Le 18 novembre dernier, j'ai eu l'avantage d'accueillir Bernard Lietaer dans une journée de réflexion que j'avais organisée sur le thème "fric story". Bernard Lietaer est un spécialiste des questions monétaires. Il a été des architectes du processus de convergence européenne qui a préparé le terrain à l'euro. Dans "The future of money", il avait annoncé il y a déjà plusieurs années la "crise" que nous sommes en train de vivre. Parlant l'autre jour de celle-ci, il nous a assuré que nous n'avions encore rien vu et que le tsunami ne se limiterait pas à la vague que nous venions d'essuyer. Le "credit crunch", dont les effets sont déjà manifestes sur l'économie réelle, amènera en contre-coup une deuxième récession bancaire qui à son tour...

Quand donc les écailles vont-elles nous tomber des yeux et allons-nous cesser de croire qu'avec plus de régulation le Titanic financier va remonter à la surface et l'orchestre englouti se remettre à jouer ? Quand, en premier lieu, allons-nous faire un sort à la croyance qu'on peut créer de la richesse rien qu'en faisant travailler l'argent sur lui-même ? Ce n'est pas de l'économie, c'est de la cavalerie! En second lieu, quand allons-nous remettre en question notre vision de l'efficacité qui nous conduit systématiquement à promouvoir la monoculture, qu'il s'agisse des espèces végétales, animales ou monétaires ? Ce faisant, nous créons des écosystèmes si fragiles que, lorsque cela ne va plus, ce n'est pas un ajustement à la marge qu'il faut subir, c'est un raz-de-marée.

Mais, à entendre les discours, notre gratin politique, économique et financier n'a pas encore trouvé son chemin de Damas. De quoi parle-t-on ? D'injecter de l'argent dans un système financier dont on a vu les avanies; de fusionner des institutions qui ainsi seront encore plus grosses et encore moins nombreuses; d'accroître et de perfectionner une règlementation qui, atteinte d'une maladie de pléthore galopante depuis des années, n'a rien empêché; etc.

Anne-Caroline Paucot, dans son "Dictionnaire impertinent du futur" vient de créer le mot "solublème": la solution qui engendre un problème. Je ne sens pas nos élites sur la voie d'une conversion et je redoute que nous n'ayons pas à attendre bien longtemps pour voir apparaître beaucoup de solublèmes qui ne feront qu'empirer la situation.

http://www.dictionnairedufutur.fr/