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21/08/2010

Il ne faut pas se foutre de la gueule du monde

 

Cette note figure désormais dans le recueil

Les ombres de la caverne

Editions Hermann, juillet 2011

31/12/2008

Légende

Au terme d’une période de tribulations particulièrement rudes, un peuple meurtri et épars se rassemble afin de s’établir dans un territoire vierge où il pourra vivre en paix. Certains d’entre ses membres sont portés par la vieille croyance d’une terre providentielle qui leur serait destinée.

Las, les territoires vierges se révèlent occupés depuis des siècles par des peuplades au mode de vie frustre et barbare. Les nouveaux arrivants s’installent donc avec un bon droit que ceux qui sont déjà là vivent comme une violation. On tentera d’expliquer à ceux-ci que c’est par la volonté d’un dieu très supérieur au leur. On leur montrera des documents établis par des monarques lointains. Mais rien n’y fera. Il y aura un premier mort, des représailles évidemment, et les premières semences de haine seront jetées qui donneront bientôt d’abondantes récoltes. Commence une longue série, et qui ira s’amplifiant, de violences, de barbaries et de meurtres.

Cependant, ce que voient les gens d'ailleurs, au bout de quelques années, c’est le travail spectaculaire des nouveaux colons. Rien que cela emporte l’admiration et le soutien, d’autant que cette réussite se fait dans les critères de richesse matérielle chers au monde extérieur. Le récit qui, dès lors, va se raconter et qui structurera les regards est une histoire de civilisés et de barbares, donc de bons et de méchants, où les rôles semblent affectés une fois pour toutes.

De quoi je parle ? De la conquête de l’Amérique bien sûr, vous m’avez compris. Au fait, pour l’Occupant, l’Occupé a-t-il une âme ?