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22/04/2008

Impossibles

Ce qui définit le plus sûrement un monde, c'est ce que les citoyens de ce monde considèrent comme possible ou impossible*.

Quelqu'effort que nous fassions pour penser "hors de la boîte", quelque rébellion que nous exprimions par rapport à l'existant, sur l'essentiel nous restons à notre insu sous influence. Cela explique que, tout en visant le changement, nous obtenions toujours plus du même résultat. Les véritables ruptures résultent toujours d'une inversion des pôles.

Tentons un exercice.

Etes-vous capable d'imaginer que l'on puisse vivre différemment de l'Occidental moyen d'aujourd'hui sans que ce soit un retour en arrière ?

Etes-vous capable d'imaginer qu'il y ait des milliers de monnaies dans le monde et que les choses n'en aillent que mieux ?

Etes-vous capable d'imaginer que l'entreprise - en tant que forme d'organisation - puisse disparaître et que ce ne soit pas une faillite pour l'humanité ?

Merci à ceux qui y arriveront de nous faire partager leurs visions!

* Cf. Andreu Solé, professeur à HEC, auteur de Créateurs de mondes.

Commentaires

- Etes-vous capable d'imaginer que l'on puisse vivre différemment de l'Occidental moyen d'aujourd'hui sans que ce soit un retour en arrière ?

Cette assertion sous forme de question fermée me parait relever de cette représentation moderne selon laquelle le monde est orienté dans le progrès et la science est son moyen… Dans cette perspective là, la réponse tombant sous le sens serait « Non ». Dans les représentations post-modernes, le monde est dans un état hic et nunc hors de toute orientation dans le temps. Le sens d’évolution s’inscrit dans une spirale : le monde évolue sur lui-même par modification des intérêts et des moyens. La réponse serait alors « Bien évidement », voire « Pourquoi pas ? »

- Etes-vous capable d'imaginer qu'il y ait des milliers de monnaies dans le monde et que les choses n'en aillent que mieux ?

Là, je sèche : je ne réalise pas la conjonction des deux propositions…

- Etes-vous capable d'imaginer que l'entreprise - en tant que forme d'organisation - puisse disparaître et que ce ne soit pas une faillite pour l'humanité ?

L’entreprise est l’actuelle nouvelle agora, lieu de lien social, lieu de réalisation de soi, lieu d’existence et d’identification. C’est l’une des deux institutions qui existent aujourd’hui (avec la famille recomposée). Ce que l’on sait est que les modes de production (la fleuve, l’esclavage, l’artisanat, etc.) et d’organisations sociétales (tribal, la cité, féodal, jacobin, etc.) se sont succédés. Alors d’autres modes de production structurants apparaîtront, j’en suis fatalement convaincu. Que seront-ils ? Je n’en sais strictement rien… Peut être qu’après la société moderne organisée autour de l’entreprenariat, et après cette société actuelle se structurant sur l’entreprise communicante verrons nous apparaître une société individualisée et créatrice basée sur le rapport de l’acteur à ses résistances du monde… Je l’imagine. Les structures organisationnelles pourront alors être plurielles et particulièrement variées…

Écrit par : Jean-Marc SAURET | 23/04/2008

Au moins deux des trois questions ci-dessus se rapportent à la sphère marchande.

"L'image que nous avons de nous-mêmes reflète l'image que nous avons du monde" paraît-il; ... et réciproquement ?

Écrit par : Dominique Huynh | 23/04/2008

Ton commentaire, Jean-Marc, me fait penser que j'aurais dû rédiger différemment cette chronique. J'aurais mieux fait de demander: "Imaginez..."

Dominique, je partage ton hypothèse. Je ne sais plus qui a écrit (à peu près) que le solipsisme est peut-être le réalisme absolu. En tout cas, c'est nous qui donnons le sens.

Écrit par : Thierry | 23/04/2008

Bien vu, Dominique et Thierry. Je partage.
Mon propos s'inscrit dans "comment se pense le monde aujourd'hui" et effectivement, je n'ai pas parlé avec mon coeur. J'ai de fait écrit en sociologue... Pardon !
Ce tout marchand, ce monde prédoral où l'acteur s'épuise dans la fonction de consommateur contribuable m'exaspère. J'ai effectivement deux blogs : "manager conseil" du sociologue du management et "Le blues de Tyo Bazz" du poète bluesman... C'est bien le premier qui a rédigé cette première réponse. J'ai de fait un article récemment posté sur http://managerconseil.blogressources.com/ portant réflexion sur la conduite du politique actuel...

Écrit par : Jean-Marc SAURET | 23/04/2008

En lisant les comments, je suis surpris de voir le raisonnement marchand-non marchant (ya pas de faute!) surgir. Meilleure manière de clore le débat autour d'un non débat. Ces deux éléments ne sont que des projections sur le réel qui peuvent servir en fonction de la situation. A prendre non comme modèle mais comme possibilités pour accomplir efficacement certaines choses dans certaines situations.

Écrit par : swimmer21 | 27/04/2008

Les commentaires sont fermés.