UA-110886234-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/12/2007

Le « système »

 

 

 

Cette note figure désormais dans le recueil

Les ombres de la caverne

Editions Hermann, juillet 2011

15/12/2007

Interview de Dominique Viel*

Dominique, dans le numéro spécial de Nature Echo Magazine** où tu te retrouves au milieu d’une douzaine d'autres experts des enjeux écologiques dont Hubert Reeves, tu abordes trois menaces écologiques peu ou pas connues du grand public. Quelles sont-elles ?

Le « plastique boomerang »
e68a6ff26b6eafddf14878a456d39d8f.jpgLa première est celle du "plastique boomerang". En effet, le plastique non recyclé (on ne recycle que quelques % de la masse des plastiques utilisés), non incinéré ni mis en décharge, se retrouve en fin de parcours dans la mer, où il est à l'origine de dégâts considérables : mort des poissons, mammifères marins, oiseaux, par étouffement, empoisonnement, etc. Ensuite, à travers la chaîne alimentaire, les molécules de plastique, qui se sont éventuellement liées à d'autres substances chimiques toxiques, arrivent dans notre assiette et là, elles jouent sur notre fertilité et notre immunité. Elles pourraient même être l'un des facteurs de l'épidémie d'obésité!

L’épuisement de matières rares
La deuxième menace vient des matières premières minérales, qui sont en quantité finie sur la planète. Certaines d'entre elles, essentielles au fonctionnement de la civilisation moderne, sont en risque de ne plus être exploitables à des coûts acceptables, ou d'être inacessibles du fait de conflits géo-politiques, comme cela a déjà été le cas à plusieurs reprises en Afrique. Il s'agit par exemple de l'indium, du gallium, du rhodium, du tantale, du platine... qui rentrent dans la composition, dans le désordre, des pots catalytiques, des écrans plats, des cellules photovoltaïques, des téléphones portables, etc.

Un obscur nuage
La troisième menace est un obscur nuage, de 3 km d'épaisseur et de 10 millions de km² de surface, qui, au gré des moussons, plane sur l'Asie du Sud ou sur l'Océan Indien. Ce nuage est composé notamment de particules de suie, d'ozone, de sulfates et de nitrates, issus de brûlis agricoles, de la combustion du bois de feu, des transports, des activités industrielles. Il a un double effet sur le climat : globalement il refroidit l'atmosphère en y renvoyant le rayonnement solaire, régionalement au contraire il réchauffe, au point qu'il pourrait être l'un des facteurs de la fonte des glaciers de l'Himalaya. Ce nuage n'est pas seul, il a des frères, comme le nuage noir d'Athènes et bien d'autres. Mais le pire serait le nuage que produirait une explosion nucléaire : les conséquences seraient au moins comparables à l'explosion du volcan du Mont Tambora en Indonésie en 1815, qui avait été suivie d'une année sans été, déclenchant la pire famine du XIXème siècle.

* Dominique Viel est ancienne élève de l'ENA, chef de la mission de contrôle "Ecologie et développement durable" au Ministère de l'Economie et des finances, cofondatrice de The Co-Evolution Project et auteur de "Ecologie de l'Apocalypse" (éditions Ellipses, 2006).

** Echo Nature magazine, numéro hors série de décembre 2007. L'article s'intitule "Trois menaces sur la planète dont on ne parle pas".

04/12/2007

Voir autrement la Colombie

L'image de la Colombie est abominable. Pourtant, derrière le portrait permanent d'un pays livré à des factions violentes et qui aurait fait de la cour des miracles son mode de vie, il y a bien autre chose. Il y a un peuple chaleureux et créatif. Il y a une étonnante fécondité en termes d'innovations sociales et environnementales.

12b8b2fbd6c787b2d1b88c9a33d6c877.jpgAinsi de Farmaverde. Prenez un jeune homme issu de l’école d’ethnopharmacologie de Metz et qui a ensuite un peu roulé sa bosse auprès de diverses tribus amérindiennes, jetez-le dans l’un des pays réputé pour être l'un des plus dangereux de la planète, et vous avez Farmaverde !

Farmaverde, d’abord, c’est un berceau : Usme - un quartier de Bogota, en Colombie, 400 000 habitants parmi les plus pauvres. Essentiellement des personnes « déplacées », qui ont fui au cours du temps les exactions et les crimes commis par les différentes factions armées qui prospèrent là-bas. Ce faisant, ces familles ont quitté leur milieu naturel, perdu en tout ou en partie leurs modes d’organisation et, peu à peu, leur mémoire.

On est encore plus pauvre, vous l’avez peut-être remarqué, dès qu’on n’est plus chez soi. Le manque de tout s’est aggravé pour ces pauvres gens de la perte de leur relation au milieu naturel et des savoirs qui en résultaient. Au bout du compte, ils n’ont pas les moyens de se soigner avec les médicaments industriels et ils n’ont plus le secours de leur pharmacopée traditionnelle !

Farmaverde, c’est un rêve dont Yann-Olivier a fait une réalité : une ferme de plantes médicinales, un grand jardin plein de couleurs et de fragrances. Un conservatoire de variétés et de savoirs passés au crible de la science moderne.

C’est aussi un projet développé avec ce respect si rare qu’il ouvre aux gens du pays des espaces où ils peuvent devenir un peu plus auteurs de leur destin. Une coopérative de travailleurs dont Yann-Olivier, quoiqu’initiateur, est un des membres, une équipe qu’entoure un réseau de support local : médecins, agents de santé, etc.

C’est une expertise qui commence à être reconnue par les pouvoirs publics et les collectivités territoriales : des missions officielles de formation lui sont de plus en plus souvent confiées.

Et c’est, maintenant, le projet d’un laboratoire artisanal pour apporter ces substances naturelles, en quantité suffisante et sous une forme efficace et peu onéreuse, à ceux qui en ont besoin. C’est la recherche de partenaires au sein d’un nouveau modèle économique à inventer.

Vous avez envie d’en savoir plus ? Une fois n’est pas coutume : je vous invite ! Yann-Olivier sera de passage à Paris le mercredi 7 décembre. Sous l’égide de The Co-Evolution Project, une réunion avec dîner à la bonne franquette est prévue du côté du Père Lachaise à 19 : 30 (participation : environ 25 €). Ecrivez-moi rapidement si vous voulez avoir une place.