19/05/2010
L'argent destructeur
Pendant que l'Europe donne de la bande, la reprise est repartie aux Etats-Unis et les économistes font des gorges chaudes: une fois encore voilà démontrée la supériorité du modèle néolibéral!
Cependant, il ne faudrait pas oublier si vite comment le monde occidental a été mis sur le flanc par une crise qui, à l'origine, était un problème intérieur à l'Amérique.
Extrait d'une interview de Paul Jorion, l'un des rares économistes à avoir annoncé l'explosion des subprimes (aujourd'hui, tout le monde vous dira que c'était prévisible):
"Dans ce contexte, le crédit est devenu, surtout aux Etats-Unis, une sorte de salaire d'appoint appelé à protéger contre la chute du niveau de vie et aussi contre un effondrement total de la demande. Mais les crédits signifient le paiement d'intérêts. Cinq pour cent ne semble pas a priori énorme, mais quand on doit payer un crédit immobilier 5,3% sur trente années, comme cela est courant aux USA, on aura payé en fin de période le prix de la maison deux fois. Pendant ce temps-là, la spéculation poussait toujours davantage les prix immobiliers à la hausse. La valeur d'une maison pour une famille en était venue à correspondre à trente années de revenu disponible."
Pour lire la totalité de l'interview où Paul Jorion explique comment le crédit est devenu cette sournoise panacée: http://www.pauljorion.com/blog/?p=11828#more-11828
Je ne peux m'empêcher de rapprocher ce propos d'une photographie parue dans L'Internaute de ce jour avec la légende ci-dessous:
Un drapeau américain flotte dans un campement de sans-logis à Sacramento, en Californie, le 15 mars 2009. A cause de la crise, on estime à 1,5 million le nombre de personnes qui sont venues s'ajouter aux 3,5 millions de SDF aux Etats-Unis. © Max Whittaker / Reuters
Vous pouvez la voir en taille normale à cette adresse:
http://www.linternaute.com/actualite/magazine/photo-reute...
07:41 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : crise, économie, mondialisation, emploi, paupérisation
Commentaires
Il s'agit bien en effet d'une crise d'argent trop facile, d'un excès de liquidités, d'emprunteurs- particuliers ou états- inconséquents, de prêteurs peu scrupuleux.
Quant aux système de mesure comparé de la reprise économique, je serais curieux de savoir ce que l'on met dans les chiffres. Aux Etats Unis il me semble que les dépenses de l'effort de guerre figure à l'actif et je suggère donc que l'Europe se trouve une bonne guerre pour rivaliser avec les USA!!
Ces mesures de la progression comparée des PIB a très peu de sens mais on continue a les publier!!
Écrit par : bernard | 28/05/2010
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