09/05/2014
Du SMIC et du jeudi de l'Ascension
Les attaques contre le SMIC, les salaires et les pensions de retraite, et même les jours de congé, se sont multipliées ces derniers temps et reviennent de plus en plus souvent sur le devant de la scène. C’est le signe selon moi d’un assaut qui s’organise et d’une préparation psychologique à des mesures impopulaires. Les bonnes histoires qui marchent ont besoin de bons et de méchants. Ce qui nous trompe, c’est que nous ne voyons pas à quel point les bons et les méchants peuvent être complices. Donc, les méchants de service commencent par évoquer des solutions scandaleuses. Ceci permet aux bonnes âmes de service, la main sur le coeur et droites dans leurs bottes, de s’insurger courageusement. Puis on monte une négociation féroce et on soulage l’angoisse des gogos en passant une réformette qu’on qualifiera peut-être de provisoire et qui n’a l’air de rien dans l’instant mais où le peuple laissera de ses plumes par la suite. Une de ces mesures provisoires dotées d’un clapet de non retour.
Je n'ai rien contre une baisse du SMIC si c’est dans l’intérêt de la communauté nationale. Sous deux conditions toutefois. Que, d’abord, l’ensemble de l’échelle des salaires contribue avec un pourcentage progressif au sacrifice. Pourquoi avec un pourcentage progressif ? Parce qu’enlever cent euros à quelqu’un qui en gagne 1000 le prive de biens plus essentiels qu’à celui qui en touche trois mille si on lui en enlève trois-cents. J’inclus évidemment dans ce sacrifice solidaire les rémunérations de nos politiques: je dirais même que la mesure passera d’autant mieux qu’ils donneront d’abord un exemple suffisant. Que diable, nous sommes en démocratie, pas sous l’Ancien Régime! Et, pour être clair, celui qui écrit ces lignes fait partie de la classe vache-à-lait, la classe moyenne: il fait donc preuve, en l’occurrence, de civisme et de solidarité.
Ma deuxième condition, essentielle, est que, une fois réduit, le SMIC permette néanmoins de vivre correctement et de partager les fruits de l'activité économique. Mais, à y réfléchir, comment vit-on dès aujourd’hui avec le SMIC ? Que reste-t-il après avoir payé le logement, l'eau, l'électricité, les transports nécessaires pour se rendre au travail ? A Paris, et sans doute dans bien des grandes villes françaises, pour un célibataire, même pas de quoi manger ! Alors, de qui se moque-t-on ? Quand une économie ne peut fonctionner qu’en payant ses travailleurs en dessous du seuil de pauvreté, n'est-ce pas cette économie et l'organisation de la société même qui sont malades ? « Ah! mais, mon pauvre monsieur, votre indigence intellectuelle fait que vous n’avez rien compris à la beauté et à la performance de l’économie moderne! Il faut résonner sur le long terme: un jour, à la surface de la planète, toutes les conditions s’égaliseront d’elles-mêmes grâce à la parfaite fluidité du marché des produits et du travail. » Les promesses rendent les fous heureux, comme on dit de l’autre côté des Pyrénées. Je crois que l’humanité a déjà payé pour ce genre de croyance, grands soirs et lendemains qui chantent.
Les exploiteurs sont dans leur logique quand ils réclament plus d’exploitation, comme le renard dans le poulailler quand il saute de poule en poule. Je les laisse glapir. Mais, comme je reste un intellectuel attaché à la logique des démonstrations, il faudra quand même que leurs larbins, ces distingués économistes qui viennent doucereusement agiter leur goupillon au journal de vingt-heures, m’expliquent où est la performance d'un système au sein duquel celui qui travaille, après avoir payé son logement, n'a plus rien pour se nourrir ? C'est l'Etat qui compensera ? Ce même Etat auquel ces mêmes entreprises trouvent légitime de ne pas payer d'impôts (cf. les profits de Total et ce qui en est fiscalisé en France)... Non, Messieurs, acceptez qu'on vous voie comme vous êtes, mais n'en rajoutez pas sur la malhonnêteté intellectuelle.
Laissons de côté les discours et essayons de retrouver une perspective historique. Revenons - en accéléré - sur ces quarante ou cinquante dernières années. La situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui a été précédée de trois étapes. La première a été l’accroissement de la productivité industrielle qui a donné aux entreprises les moyens de mieux rémunérer les salariés. Ce qui ne veut pas dire que cela va de soi pour les employeurs, car il y en a encore qui pensent que nous avons perdu la deuxième guerre mondiale à cause des congés payés décidés par le gouvernement de Léon Blum. Ensuite, le gouvernement du Général de Gaulle tente de mettre en oeuvre des relations équitables entre la rémunération du capital et celle des salariés. Cependant, dès les années 60, la déconnexion commence, le capital cherche à se libérer du « partage des fruits de la croissance ». Le bon peuple ne s’en rend pas compte en raison d'un stratagème génial: son pouvoir d’achat est maintenu grâce au développement massif du crédit à la consommation. Enfin, c’est l’externalisation de la production vers des pays à faible coût de main d’oeuvre qui permet de procurer aux Français, appauvris à leur insu, les objets qu’ils convoitent, sans que leurs employeurs aient pour autant à trop mettre la main au portefeuille. Savez-vous qu’aujourd’hui, à travers nos articles de mode bon marché, nos écrans plats et autres smatrtphones, nous avons tous une palanquée lointaine d’esclaves qui travaillent pour nous dans des conditions inhumaines ?
Ce faisant, avec cette délocalisation, on se tire une balle dans le pied - ou plutôt, on tire une balle dans le pied de la France car ceux qui tiennent le pistolet s’en sortent plutôt bien. En effet, on détruit finalement l’emploi domestique, et le double stratagème du crédit à la consommation et de la délocalisation ne permet plus de compenser la baisse du pouvoir d’achat. Alors, c’est la dette souveraine qui augmente pour financer entre autres choses le soutien direct ou indirect aux populations orphelines de revenu ou de revenu suffisant et toutes les charges qui découlent d'une société à deux ou trois vitesses. En pleine crise bancaire, je me souviens que le Wall Street Journal - ce n’est pas coutume - avait accordé un bon point à la France: ses amortisseurs sociaux avaient évité une chute de la consommation.
Mais, allez-vous me dire, si diminuer les revenus des consommateurs expose à la baisse de la demande, donc au ralentissement des affaires, nos capitaines d’industrie et les politiques à leur solde sont ineptes ? C’est ne pas voir le vrai fonctionnement de l’économie mondialisée. Celui-ci est une forme de nomadisme aux itinéraires changeants. C’est d’abord la séparation des lieux de production de ceux de consommation. Il s'agit de produire où les salaires et la fiscalité sont les moins élevés pour vendre où les gens ont les moyens de payer le meilleur prix. Mais, tout étant en évolution dans ce monde, le couple lieu de production - lieu de consommation est instable au possible et fait l’objet de révisions régulières. C’est en quelque sorte le principe - la durée de rotation mise à part - de l’assolement triennal. L’économie mondialisée actuelle ne vit que des différences - mouvantes - entre les diverses économies du monde.
L’histoire ne s‘arrête pas là. Le dernier acte est en train de se jouer sous nos yeux et chez nous. Il s’agit maintenant, pour préparer l’avenir, de casser les pays où les salaires et les systèmes sociaux sont trop onéreux, de sorte qu’ils soient en mesure de prendre un jour la relève des actuelles économies émergentes où les coûts seront, entre temps, devenus trop élevés. Bref, il s’agit de maintenir en permanence des disparités afin que les marchandises glissent naturellement d’un lieu de production vers un lieu de consommation sans que les capitalistes aient à consentir des sacrifices sur leurs bénéfices. L’esprit de Ford est loin, qui voulait produire ses voitures à un prix tel et rémunérer ses ouvriers à un salaire tel que ceux-ci puissent s’acheter celles-là.
Derrière ou dessous tout cela, il y a aussi un discours de père fouettard qui fait du travail une valeur transcendante et, implicitement, de l’homme un être éternellement tenté par la paresse et l’oisiveté. Songez au débat récurrent sur les jours de congé en semaine issus du calendrier chrétien ou marquant la commémoration de nos morts et de nos victoires. Je ne vois pas où est - j'entends: économiquement parlant - le problème de ces jours de congé: qui donc a fait main basse sur les gains considérables de productivité de nos industries au point que ces jours chômés depuis longtemps ne soient plus supportables ? Sur le plan anthropologique, j'ajouterai que dire qu'il est normal de passer l'essentiel de son énergie dans le travail, que l’on soit bien ou mal payé, n'est qu'une idéologie propagée par l'ère industrielle. Or, même si cette société dont la seule échelle de valeur est financière et économique ne lui en laisse guère le choix, l'homme n'est pas qu'un être de production et de consommation. Certains crieront peut-être à l’obscurantisme, mais il y a une réelle sagesse dans la Bible quand elle prescrit le repos hebdomadaire afin que l’être humain puisse s'occuper d'autre chose que des biens matériels. Sans aller jusqu’à dire que « l’homme ne se nourrit pas seulement de pain mais aussi de la parole de Dieu », on peut accepter l’idée qu’entre production et consommation nous avons quelque chose de plus à faire de nos vies.
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08/05/2014
8 mai 1945
En ce jour anniversaire de la victoire de 1945, je voudrais rappeler que, si des soldats américains sont tombés sur notre sol et méritent notre reconnaissance, en revanche nos alliés se sont partagés le monde à Yalta et le gouvernement des Etats-unis n'a pas eu d'autre objectif en ce qui concerne la France que de la coloniser. Cf. l'AMGOT. Alors, aujourd'hui, respect pour les peuples, pour le sang versé, mais pas de naïveté à l'égard des Etats, se réclameraient-ils de la démocratie.
Comme l'a dit le général de Gaulle: "Les nations n'ont pas d'amis, elles n'ont que des intérêts". Celle qui ne défend pas ses intérêts se verra dépecée, en douceur ou plus brutalement, et, vraisemblablement, les prédateurs qui se la partageront seront à la fois du dedans et du dehors. Se défendre contre les prédateurs extérieurs - tels qu'ils s'expriment aujourd'hui, doucereusement, à travers l'UE et le projet TAFTA - ce n'est pas du nationalisme sanguinaire ou arriéré, c'est seulement protéger ses intérêts, c'est-à-dire ceux de notre communauté nationale. C'est ne faire que ce que font les autres qui, n'en déplaise aux idéalistes béats, ne sont pas des anges. Se défendre contre les prédateurs intérieurs - par exemple les intérêts purement privés ou corporatistes - pour faire prévaloir l'intérêt général, ce n'est pas une régression, c'est protéger cette communauté nationale telle que des générations de français, et notamment ceux qui ont rédigé le programme du Conseil national de la Résistance, ont voulu la construire.
Ce sont les deux fronts sur lesquels un pays digne de ce nom doit être vigilant. Et ne nous y trompons pas: faute d'une nation forte, non seulement économiquement mais plus encore dans son esprit, c'est nous et nos familles qui nous retrouvons livrés aux prédateurs des deux bords, comme des gens dont on a rasé la maison et qui, sans défense, voient déferler les envahisseurs. Notre problème aujourd'hui est que nous ne sommes pas confrontés à une soldatesque brutale mais à des gens bien habillés et aux manières exquises, et à des experts auto-proclamés diffusant une idéologie qui nous met sous influence. Avant que l'hypnose soit fatale, secouons-nous !
12:20 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charles de gaulle, 8 mai 1945, conseil national de la résistance, nation, tafta, ur, dette, yalta, amgot
02/05/2014
Apocalypto
Sous les grands récits que j’évoquais à Mérignac (1) et qui relèvent d’un courant culturel spécifique, il peut y avoir des archétypes communs à l’ensemble de l’espèce humaine. Quelle civilisation, par exemple, est-elle plus lointaine de la nôtre que celle des Aztèques ? Dans son film Apocalypto (2006), Mell Gibson donne une reconstitution épouvantable d’une des cérémonies sanglantes qui se pratiquaient en grand nombre sous le règne de Montezuma, le dernier empereur de Tenochtitlan. Des captifs sont conduits au sommet d’une pyramide où un prêtre armé d’un poignard d’obsidienne leur ouvre la poitrine afin d’en arracher leur coeur encore palpitant. Quel récit peut donc bien fonder une telle horreur ? Celui du soleil qui apparaît et disparaît, celui de la peur qu’il ne resurgisse pas, celui des sacrifices à accomplir pour lui donner la force de revenir. Nous nous sentons, n’est-ce pas ?, infiniment différents de ces barbares et nous ne savons trop ce qui l’emporte du ridicule de leurs croyances ou de l’horreur de leurs pratiques. Cependant, si nous allons à la structure qui se dissimule derrière l’exotisme et l’horreur, voilà des gens qui ne sont pas aussi éloignés de nous que nous avons plaisir à le croire. Cette structure, que j’ai baptisée « Le sacrifice et la faveur », est faite selon moi de cinq éléments: une divinité - ou, si vous préférez, une idole - un récit, une peur, une activité rituelle et des immolations. En ce qui concerne les Aztèques, la divinité est le Soleil qui apporte chaleur et lumière, et le récit est celui de ses apparitions et de ses disparitions quotidiennes; la peur est qu’il ne resurgisse pas des ténèbres nocturnes, l’activité rituelle est la guerre qui permet de capturer des prisonniers que - cinquième élément de la structure - l’on immolera au sommet du téocalli.
Si je prends le grand récit qui, se substituant à celui de la religion, façonne aujourd’hui notre vie, je ne trouve pas grande différence entre les superstitions des Aztèques et nos propres comportements. Je dirai que la divinité du monde dans lequel nous croyons est l’Economie matérielle. De quoi les grands médias parlent-ils sans relâche, chaque jour que Dieu fait ? De l’économie. Quel est le récit que l’on peut discerner en filigrane de cette obsession ? Celui de la croissance qui, à l’instar d’Huitzilopochtli, engendre la vie. Quelle est, maintenant, la peur issue de notre expérience comme, pour les Aztèques, de l’observation du cycle circadien et des éclipses ? D’évidence, celle d’un arrêt de la croissance. Quelle est l’activité rituelle au moyen de laquelle nous essayons de conjurer cette peur ? La guerre économique. Quelles sont les immolations que les grands prêtres, du haut de leurs pyramides médiatiques, nous invitent sans cesse à pratiquer afin que la Divinité revienne des ténèbres où elle s’endort ? Celles des emplois, des acquis sociaux, de la beauté et de la convivialité. L’Occidental moderne peut ne pas se décorer de plumes de perroquet: il n’est qu’une des multiples métamorphoses de la grenouille de bénitier: il écoute le clergé de son époque, agenouille son sens critique devant ses incantations gesticulantes et accepte les sacrifices qu’on lui demande. Pis que tout: il espère encore en l’efficacité de ces derniers. En novlangue, on pourrait résumer ce crédo en disant: la mort est la vie. Une illustration ? Les bulletins de santé de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne dont se congratulent actuellement nos eurocrates et autres émules de Goldman Sachs pendant que les peuples de ces pays s’enfoncent dans la misère.
Il y a une histoire qui ne nous vient pas d’une tradition religieuse mais de l’imagination d’un écrivain et que nos contemporains ont adorée, au moins dans la version cinématographique qu’en a donnée Peter Jackson: celle du Seigneur des Anneaux. Je ne sais pas si vous aurez relevé ce détail tout au début du roman: la demeure de Frodon, le futur héros, s’appelle « Cul-de-Sac ». Je pense que ce n’est pas de la part de Tolkien qu’une indication géographique. Il a imaginé un petit peuple paisible et quelque peu infantile: les Hobbits. Les délices un rien plan-plan du quotidien dans leur village me font penser à l’apologue de la grenouille qui cuit dans l’eau tiède, trop lentement pour qu’elle ait le réflexe de sauter hors de la marmite avant que la température s’accroisse et qu’elle soit complètement affaiblie. C’est à peu près la situation des Hobbits, trop occupés à leurs travaux et à leurs divertissements, au doux écoulement des jours, pour avoir la conscience du péril qui pèse sur le monde. Un péril - c’est à relever - lié à l’idée d’un pouvoir morbide qui pourrait s’accroître mortellement. Dans un premier temps, Frodon, que le mage Gandalf a alerté, hésite pourtant à quitter sa ferme, son village et ses amis. Mais, du point de vue de sa vie et de son destin, le nom de sa maisonnette prend là tout son sens: cette existence travailleuse mais insouciante, repliée douillettement sur elle-même, n’est qu’un cul-de-sac. La fable de Tolkien ne nous parle-t-elle pas de nous ? Ne sommes-nous pas, collectivement, dans un cul-de-sac et confrontés à l’extension colossale d’un pouvoir morbide ? Ne sommes-nous pas, comme Frodon, informés de la menace et hésitants à nous engager ? Mais le cul-de-sac est-il autre chose que le choix du sentiment d’impuissance auquel nous invite le Système ? Grenouilles, l’eau est encore tiède, si douce, peut-être le restera-t-elle !
Joseph Campbell (1904-1987) a passé une partie de sa vie à recueillir les histoires qui se racontent au sein des cultures traditionnelles les plus diverses que l’on puisse trouver à la surface de la Terre. Il a découvert qu’elles partageaient une structure commune, qu’il a résumée sous le titre: « Le voyage du héros » et qui sous-tend d'ailleurs l'histoire imaginée par Tolkien. Il y a le monde tel qu’il est, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, et il y a le héros. Qui, tout au début, n’est pas du tout un héros. Et, d’ailleurs, quand l’aventure lui fait signe, il détourne d’abord les yeux et s’efforce d’écouter d’autres voix. N’est-il pas suffisamment heureux dans sa vie du moment ? En outre, a-t-il autrement que dans ses rêves l’étoffe d’un risque-tout ? Mais l’invitation se représente. Elle se fait pressante car il y a de grands enjeux. Alors, il finira par se mettre en marche. Les initiatives microscopiques mais bien vivantes et pullulantes qu’évoquait mon interlocutrice de Mérignac - les Incroyables comestibles, les monnaies locales, les AMAP, les Accorderies, les jardins partagés, etc. - ce « Million de révolutions tranquilles » dont Bénédicte Manier a fait un livre (2), cette efflorescence dont Catherine Berthillier a fait un site (3) - pour ne citer qu'elles - ne sont-elles pas la marque repérable d’autant de Frodon qui, devant les menaces qui s’amoncèlent, ont décidé - chacun à sa manière - « d’y aller » ?
Le Voyage du héros, dans son sens profond, avant d'être le récit d'un monde à sauver est celui d'une transformation personnelle. On le voit bien, à la fin du Seigneur des Anneaux, quand Frodon doit livrer le combat ultime, non pas une fois encore contre une hideuse créature, mais contre son propre désir de conserver l'anneau maudit. S'il succombe, sa quête et ses combats n'auront servi à rien et le monde sera livré au Mal. En nous rappelant la célèbre formule de Gandhi : "Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde", le Voyage du héros ne serait-il pas le récit qui va nous permettre de créer un monde nouveau ?
(1) Cf. chronique précédente: Ces histoires qui créent le monde.
(2) Bénédicte Manier, Un million de révolutions tranquilles, éditions Les liens qui libèrent, 2012.
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