UA-110886234-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/10/2009

Le doux commerce

Combien de fois n'aura-t-on pas invoqué le "doux commerce" comme la voie du progrès, de la paix et du bonheur pour l'humanité ?

Or, si l'on accepte de descendre du ciel des idéologies, comment ne pas frémir d'horreur en lisant cet article: http://blog.mondediplo.net/2009-10-19-Egypte-organes-a-ve... ! On savait déjà, je vous le rappelle, que dans certains pays les exécutions sommaires, les "flags", permettent aux policiers de faciliter ce doux commerce et d'en recueillir le prix.

Le "doux commerce" c'est le pouvoir des riches de se procurer tout ce qu'ils veulent, parce qu'ils peuvent empêcher les pauvres de crever de faim s'ils y ont avantage et parce qu'il n'y a pas de limite aux veules complicités dès que la cupidité, la peur et l'ambition sont convoquées au festin. Un jour, ceux qui en ont les moyens feront élèver des clones d'eux-mêmes sur lesquels on pourra prélever des pièces détachées comme dans le film The Island. Vous ne me croyez pas ? Serait-ce plus horrible que ce que le XXème siècle a engendré et que le XXIème perpétue ?

Platon disait que plus la richesse augmente, plus la vertu s'amenuise. On pourrait donc en conclure que la richesse est anthropologiquement néfaste. Cela ne va-t-il pas à l'encontre de nos croyances et de notre représentation de la réussite ? C'est peut-être cela qui est en train de condamner notre monde. Nous ne sommes pas dans l'univers des Bisounours. La naïveté est aussi criminelle que le vice.

Le doute et le débat (2)

Sous ce même titre, j'évoquais il y a quelques semaines la possibilité qu'on se trompe sur le réchauffement climatique voire même qu'il n'y ait pas de rééchauffement climatique du tout: http://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/archive/...

Je vous invite à lire l'article suivant: http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/10/20/climat-e...

Il va être intéressant d'observer dans les mois qui viennent la naissance d'un nouveau consensus au terme duquel on pourrait bien conclure à notre entrée dans un cycle de refroidissement...

Eloge de Triboulet

Des non-évènements dont les médias ont fait leur potage ces derniers jours, comme d’ailleurs de l’expérience qu’on peut avoir de la vie dans les organisations hiérarchiques, il ressort que la fonction de fou du roi mériterait d’être restaurée. J’entends par là quelqu’un qui ait la licence de tendre un miroir au monarque sans risquer d’encourir les colères dont tous les autres ont une peur castratrice.

 

Je me souviens d’avoir fréquenté, vers la fin de sa carrière, un homme politique régional. J’étais bien jeune et je faisais là mes premières observations de la société politique – mais quelle société ne l’est pas ? Cet homme, que j’admirais, n’était entouré que de courtisans. Non qu’il les aimât vraiment. Mais si quelqu’un, fût-il animé de bonnes intentions, venait à le contredire, il s’en inquiétait aussitôt, allant même jusqu’à demander : « Pourquoi me trahissez-vous ? Je nous croyais amis ? » En outre, si l’on écarte les intrigants qui avaient tout compris du jeu, tous ceux qui auraient pu lui dire quelque chose se retrouvaient devant lui en culotte courte et ne songeaient plus dès lors qu’à être appréciés, voire aimés de lui. Je n’ai guère connu que mon père qui se permît de ne pas chercher le vent et de parler vrai, fût-ce contre la cour toute entière. En pure perte le plus souvent. C'est ainsi que, sans le savoir, je me suis préparé à comprendre le discours d'Etienne de la Boétie.

 

Picrochole fait trembler ses familiers. Dès qu’il fronce le sourcil, tout le monde court aux abris. Il paraît qu’il n’y a pas d’autre moyen que cette forme de terrorisme quand on veut asseoir son pouvoir. La moindre dérive, la critique la plus discrète, et le marbre du palais serait affligé d’une fissure qui irait s’élargissant jusqu'à ce que les piliers s'effondrent. Mais le résultat c’est que personne n’ose plus avertir Picrochole des erreurs qu’il commet. Certains même - qui ne lui pardonnent pas la peur qu’il leur inspire - se disent que ce sera bien fait pour lui si les évènements le punissent. Ils s’en remettent à Dieu d’exercer la justice.