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15/09/2009

Résister

 

Cette note figure désormais dans le recueil

Les ombres de la caverne

Editions Hermann, juillet 2011

14/09/2009

Le doute et le débat

 

Cette note figure désormais dans le recueil

Les ombres de la caverne

Editions Hermann, juillet 2011

12/09/2009

Boutefeu

Les tribulations d’un ministre de la république auront peut-être l’avantage de nous éclairer sur les dérives de la démocratie quand ses serviteurs deviennent courtisans. Courtisans du Prince dont ils peuvent attendre faveurs, honneurs et avantages s’ils ont les mots qu’il faut. Mais aussi, et c’est plus grave selon moi, courtisans du peuple. Comment expliquer sinon qu’un homme intelligent ait pu tenir des propos incompatibles avec une charge qui, pour être exercée avec crédibilité, exige de son titulaire qu’il soit insoupçonnable du moindre arbitraire ? Mais notre homme sait ce que bon nombre de Français, hélas ! pensent et disent. Vraisemblablement, il aura voulu leur donner un signe de complicité.

 

Chercher les faveurs du prince ou celles du peuple est contraire à l’esprit même de la démocratie. Un vrai serviteur de la démocratie n'est pas là pour caresser le ventre des citoyens. Il est là pour les éclairer. Il doit de ce fait pratiquer la vertu de l’exemple et d'abord dans le langage qu'il tient. Et, tâche difficile et exigeante entre toutes, plutôt que flatter la bêtise, il doit faire comprendre la voie de l’intelligence. L’ascèse propre à ces fonctions, c’est le renoncement au désir de plaire. Etre droit dans ses bottes, ce n’est pas jouer les bravaches ou glapir avec les roquets des jardins de banlieue. C’est penser juste et dire ce qu’on pense. En l’occurrence, filer un couplet raciste, ce n’était pas penser juste. C’était faire d’obscènes papouilles au bof qui sommeille en chacun de nous.

 

Je vais vous faire entendre un autre son de cloche. Evidemment, la voie que je vais évoquer est sans doute trop peu spectaculaire pour les amateurs de la scène publique - et trop douce pour la violence de ceux que Brassens brocardait en les appelant les « honnêtes gens ». Parmi les femmes remarquables que j’ai la chance de connaître, il en est une qui intervient en ce moment dans des établissements scolaires de la banlieue parisienne. Sa mission : remettre dans une dynamique constructive des jeunes en plein décrochage, voire en désespérance. Si vous imaginez une population bigarrée, vous ne vous trompez pas. Il se trouve d’ailleurs que cette femme est elle-même issue d’une communauté qui a très lourdement payé son tribut au racisme européen. Alors, je vous demande ce que cela vous ferait si vous entendiez un gamin de quatorze ans, d’origine africaine, fermé comme une huître, vous dire enfin: « Je vous remercie parce que vous vous êtes adressée à moi comme à quelqu’un de normal ».

 

S’il y a quelque chose que nous devons craindre, ce n’est pas la grippe du cochon, c’est la bofitude ! Elle tue à coup sûr. Mais l’esprit seulement. Le bonhomme continue à s'agiter avec toutes les apparences de la vie. C'est trompeur.