12/11/2020
Les voix discordantes
Comment une minorité pourrait-elle avoir raison contre la majorité ? Ou bien: comment la majorité pourrait-elle se tromper ? Pour l’animal social porté au conformisme qu’est l’être humain, ces questions sont cruelles. Faire confiance à la majorité est rassurant. Pencher pour une opinion minoritaire, à l’inverse, met mal à l’aise. C’est pourquoi, en stratégie de manipulation, il convient de donner toujours une apparence d’unanimité à la thèse que l’on veut promouvoir.
Face à ces stratégies de fabrique du consentement, il convient pour raison garder de se demander d’abord si ce qui est présenté comme unanime l’est vraiment. Autour de la « crise sanitaire », nous avons pour soutenir la politique du Gouvernement un magnifique consensus des experts qui ont fait leur niche des plateaux de télévision. S’il leur arrive d’être critiques, c’est pour en réclamer davantage: mettre le masque chez soi, ne pas manger à la même table ou en même temps, confiner plus sévèrement, plus longtemps, etc. Ce consensus des plateaux peut faire illusion dans la mesure où, mal aimées des médias, les voix discordantes semblent ne pas exister. La vérité est que l’accès aux ondes ou aux colonnes - et de plus en plus souvent aux grands « réseaux sociaux » - leur est fermé. C’est une première forme de censure. Si vous voulez avoir le vrai paysage des questions et des débats, c’est à vous de multiplier vos sources d’information.
La première voix qu’on a essayé de faire taire, en l’affublant systématiquement du titre de « professeur controversé de Marseille », est celle de Didier Raoult. Le mot « controversé » est cette invisible goutte de poison que les organisateurs du consensus savent distiller. Vous remarquerez son apparition dès que quelqu’un ne partage pas les thèses autorisées. A la vue de ce mot, évidemment, les âmes pures changent de trottoir de peur d’être contaminées. Patron d’un IHU qui a un rayonnement mondial, Didier Raoult fait un point hebdomadaire de la situation sanitaire sur YouTube. Or, une ou deux éditions en ont été supprimées par YouTube. Jusque là, je n’avais pas imaginé que cette plate-forme disposât de savants d’un niveau tel qu’il lui permette de censurer des professionnels aussi considérables que Raoult et son équipe qui, contrairement à certains membres d’un certain Conseil scientifique, n’ont pas un sou à gagner dans l’affaire. Dans le doute, je conclus que la censure a d’autres motivations que celles de la vérité. Pour ceux qui l’ignoreraient encore, j’ajoute que Sanofi refuse depuis plusieurs jours de livrer l’IHU de Marseille en hydroxychloroquine, ce qui ne manque pas de surprendre attendu qu’il y a des malades à soigner, que le refus de vente en France est un délit et qu’il ne semble pas qu’à Marseille on gaspille cette substance ou que l’on s’en soit servi comme poison comme d’autres pourraient l’avoir fait avec le Rivotril.
Mais, si l’on a focalisé le tir sur Raoult, c’est possiblement pour faire taire et oublier tous les autres, moins connus, qui ruent dans les brancards et sont de plus en plus nombreux. Ceux-là ne vous seront pas servis sur un plateau de télévision. Il faut aller sur le Net. Et encore, la censure faisant son œuvre comme je viens de le mentionner, il est parfois nécessaire de pousser au delà de YouTube, Viméo et Facebook. Parmi les grands médias, il faut le dire, seuls France Soir et, grâce à André Bercoff, Sud Radio sauvent l’honneur de la profession. Vous y retrouverez assez facilement les Tontons flingueurs que sont les professeurs Toussaint, Toubiana et Péronne, dont on ne peut prendre les opinions à la légère. Le dernier cité, sanctionné pour crime de liberté d’expression, vient de se faire destituer de la vice-présidence et de la présidence du conseil scientifique d’une association professionnelle dont il était le cofondateur. Devant cette exécution arbitraire, une trentaine de membres du collège des professionnels médecins et chercheurs ont démissionné dans la foulée. La liberté d’expression et le débat scientifique, aujourd’hui, dans notre pays, c’est « Règlement de comptes à OK Corral ».
L’origine du virus: circulez, il n’y a vraiment rien à voir ?
Ce que dit le Journal du CNRS
Avant d’aller plus loin, j’ai envie de faire un détour par la genèse de l’histoire, car la façon dont on a, d’un tour de main, étranglé le canard est tout-à-fait intéressante. L’étude indienne qui, la première à ma connaissance, a soulevé la question d’une chimère échappée d’un laboratoire a été promptement mise sous le boisseau. Ses auteurs ont dû se rétracter. Notre prix Nobel, le professeur Luc Montagnier, co-découvreur du virus du SIDA, qui, aidé du mathématicien Jean-Claude Perrez, trouvait lui aussi l’hypothèse valable, a été jugé gâteux. Il faut voir la campagne de dénigrement qui a été orchestrée contre lui: si l’on avait pu le boucler dans un EHPAD avec une bonne dose de Rivotril, on l’aurait fait. Voyons ! Tout le monde sait que Wuhan est d’abord célèbre pour son marché alimentaire où l’on peut acheter du pangolin et de la chauve-souris: pourquoi suivre les billevesées des complotistes! Après ce tir de barrage, évidemment, tout le monde a plongé aux abris et s’est tu: qui a envie de servir de cible aux snipers ? Cependant, si l’on suit la littérature anglophone, on peut voir que l’hypothèse de la chimère n’a pas été écartée aussi brutalement qu’au pays des Droits de l’Homme. En juin, par exemple, une publication du chercheur norvégien Birger Sørensen et du cancérologue britannique Angus Dalgleish, dans la Quarterly Review of Biophysics, qualifiait bien le COVID-19 de chimère. Mais, même en France, en définitive, l’hypothèse n’est pas vraiment enterrée. Dans le Journal du CNRS du 20 octobre 2020, le virologue Étienne Decroly admet que la question de l’origine du virus se pose sérieusement et, après avoir énuméré les raisons pour lesquelles il était normal de le penser naturel, finit par dire: « On ne peut donc pas exclure que cette insertion résulte d’expériences visant à permettre à un virus animal de passer la barrière d’espèce vers l’humain (…) ».
Et s’agissant de la sécurité des laboratoires, peut-il nous rassurer ? « Même s’il s’avère que la pandémie de Covid-19 est finalement le résultat d’une zoonose « classique », plusieurs incidents ayant conduit à des sorties accidentelles de virus depuis des laboratoires ont été documentés ces dernières années. Un des cas les plus connus concerne le virus Marburg, issu d’une contamination par des singes sauvages. La pandémie grippale de 1977 en est un autre exemple. Des études génétiques récentes suggèrent qu’elle aurait résulté de la sortie de laboratoire d’une souche virale collectée dans les années 1950. Et plus récemment, plusieurs sorties accidentelles de SARS-CoV étudiés dans des laboratoires ont été rapportées dans la littérature, même si elles n’ont heureusement donné lieu à aucune épidémie importante. » (1)
L’étude frauduleuse de The Lancet
Scandale mondial qui, étrangement, reste sans suites
La fausse étude de Surgisphère, une société aux adresses changeantes, composée d’une poignée de pieds nickelés, a été publiée le 22 mai 2020 par The Lancet qui l’a retirée précipitamment le 4 juin (2) lorsqu’il devint évident que les 95000 données qu’elle prétendait analyser avaient été fabriquées de toute pièce. C’est l’Australie qui a tiré la sonnette d’alarme en constatant que les statistiques la concernant étaient complètement fausses. J’imagine l’anathème de complotisme que les grands serviteurs de la vérité auraient jeté sur les imprudents qui l’auraient prématurément dénoncée ! Pensez donc: suspecter la bientôt bicentenaire et prestigieuse revue The Lancet, référence mondiale du sérieux scientifique, de laisser passer un bobard ! Cela reste un mystère, mais c’est bien ce qui est arrivé. Mais, malgré sa brève existence, le bobard a permis à l’OMS et à certains gouvernements de prendre des décisions radicales contre le traitement à l’hydroxychloroquine. Ce qui interroge, c’est qu’on ne soit pas ou pas entièrement revenu sur ces décisions une fois dévoilé le caractère frauduleux de l’étude. A croire qu’on n’attendait pas autre chose de cette publication qu’une fenêtre de tir de quelques jours. Mais, ce bobard, qui l’a donc mandaté et financé ? La chaire William-Harvey du Brigham and Women’s Hospital (Boston), qu’occupe le Dr Mandeep Mehra, auteur correspondant de l’étude de Surgisphère, a reçu de donateurs privés la somme de deux millions de dollars sans affectation particulière. C’est une somme nettement insuffisante pour produire une étude de l’ampleur revendiquée mais elle pourrait constituer une rémunération convenable pour écrire une fiction. Une enquête a-t-elle été diligentée et des poursuites engagées contre les faussaires ? Il ne semble pas, et - à l’heure ou j’écris - le Dr Mandeep Mehra est toujours inscrit à l’organigramme de l’établissement.
Revenons-en à notre quotidien de misère tel que nos pouvoirs publics l’ont organisé pour notre bien
La vie s’enfonce dans la morosité du reconfinage. Nos Pères Fouettards, le sourcil culpabilisateur éternellement crispé, nous menacent de fêtes sans famille, sans ami, sans messe, sans réjouissances, avec peut-être, à la place du Père Noël, des descentes de police dans l’espace privé afin de vérifier que vous portez bien le masque chez vous. L’économie de notre pays va à la ruine. La pauvreté gagne et gagnera encore davantage. Demain, la France sera la nouvelle Grèce de l’Europe. Mais, c’est clair, pour nos dirigeants qui nous aiment tant, notre protection n’a pas de prix.
En parlant de prix, savez-vous que les 500 000 doses de Remdesivir achetées pour 70 millions d’euros par la Communauté européenne dans des conditions opaques (3), viennent d’être gratuitement distribuées dans nos hôpitaux avec un encouragement à les utiliser ? Je rappelle qu’au terme des tests, la substance a été jugée inefficace contre le coronavirus et dangereuse pour les reins (4). Mais l’annonce de l’arrivée de ce faux remède miracle avait donné un coup de fouet à l’action de Gilead, preuve qu’il avait quand même des vertus.
Avec le vaccin, va-t-on vers un nouveau scénario à la Remdesivir ? Si tout va mal dans ce monde - principalement l’humanité et l’écosystème - il suffit d’annoncer qu’un vaccin va sortir, « efficace à 90% », pour que les bourses retrouvent une nouvelle jeunesse. Comment peut-on affirmer qu’en quelques mois un vaccin efficace et sans danger a pu être mis au point ? Comment peut-on l’affirmer alors que le virus ne cesse de muter ? Comment peut-on l’affirmer alors qu’une équipe internationale de chercheurs vient de découvrir un gène caché au sein de ce virus, qui en expliquerait sa résistance ? (5). En attendant, par un curieux concours de circonstances, le patron du laboratoire concerné a revendu après cette annonce, pour 5,6 millions de dollars, 62% des actions qu’il détenait sur sa propre compagnie. Un bon « tiens » vaut mieux que de « tu l’auras ». Et la Communauté européenne réédite le coup du Remdesivir en achetant pour notre cadeau de Noël 300 millions de doses (6).
C’en est trop pour vous ? Votre image du monde ne vous permet pas de me suivre jusque là ? Tout est cependant « sourcé ».
Voix discordantes, information et discrimination
Les voix discordantes, dès le début de l’épidémie, il y en eut d’autres que celle du professeur Raoult. Mais l’Ordre des Médecins qui est peut-être dans une relation trop fusionnelle avec certains pouvoirs ou certains intérêts, les a presque toutes réduites au silence. Convocation, remontrance, mise au pas et, la prochaine fois, si l’on ne s’est pas rangé, radiation et interdiction d’exercer. C’est au point que certains médecins ont préféré se radier eux-mêmes et changer de métier (7). A-t-on le droit de s’étonner que cette noble institution vichyste, prompte à jouer les gendarmes, n’ait pas davantage protesté quand la liberté de prescriptions des généralistes a été châtrée par le Gouvernement ? Une telle négation de la compétence et une telle atteinte à l’honneur de nos médecins, sans parler des répercussions sur la prise en charge des patients qui se sont retrouvés à encombrer les hôpitaux, ont-elle été sanctionnées ? Que nenni.
Avez-vous entendu parler de la tribune des 300 personnalités, dont un bon nombre issues du milieu médical, que le JDD devait publier et à laquelle il a préféré substituer les vaticinations d’une poignée de conformistes ? Je l’ai reprise sur mon blog: http://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/archive/...
Sur la gestion de la « crise sanitaire », j’ai trouvé personnellement pertinentes les observations de Jean-Dominique Michel, copieusement dénigré par les hyènes qui gardent le temple de la vérité officielle: https://jdmichel.blog.tdg.ch/. Jean-Dominique Michel est l’auteur d’un appel dont il y a fort à parier qu’il n’est pas davantage tombé sous vos yeux que la tribune des 300. Le voici, relayé sur le blog d’un médecin que je connais personnellement, le Dr Alain Joseph: https://jesuismalade.org/2020/10/02/message-a-m-olivier-v...
S’agissant des médecins, s’ils ne se sont pas fait encore remarquer par une action collective spectaculaire, en revanche ils sont maintenant une kyrielle à contester la façon dont le Gouvernement présente les données de l’épidémie et le choix des moyens qu'il met en oeuvre contre le péril. Avez-vous entendu parler du Dr Alain Houpert, médecin et sénateur de la côte d’Or, qui s’est élevé contre la fraude dont The Lancet s’est rendu coupable, indûment exploitée par les pouvoirs publics ? Avez-vous entendu parler du collectif « Laissez-les prescrire », créé par le Dr Martine Wonner, médecin, députée, exclue du groupe LaREM et insultée par le Ministre de la Maladie pour avoir elle aussi commis le crime de liberté d’expression ? Et du Dr Violaine Guérin, co-fondatrice de ce collectif ? Son interview vaut la peine d’être lu: http://www.francesoir.fr/opinions-entretiens-societe-sant... Et du Dr Olivier de Soyres, médecin réanimateur à Toulouse, qui « désespère d’entendre la voix de la raison et de la liberté » ? (8). Et du Dr Alexandra Henrion-Claude, ancienne directrice de recherche à l'INSERM, qui juge la gestion de la crise "complètement disproportionnée" (et qui soutient la thèse d'un virus fabriqué) ? (9)
Parmi beaucoup d’autres, je remarquerai particulièrement le jeune Dr Louis Fouché, médecin anesthésiste-réanimateur, que les autorités ont tenté de faire taire et que certains perroquets traitent évidemment de complotiste. Mais vous avez maintenant compris: est complotiste toute personne qui n’accorde pas sa confiance aveugle à la politique gouvernementale, qui a des doutes sur ses intentions véritables et qui veut en exprimer les raisons. Les gardiens de la vérité officielle ont même établi une liste de termes et d’expressions qui permettent de reconnaître les complotistes de loin ! Par exemple, caractériserait cette engeance diabolique l’utilisation de mots comme « narration » et de verbes comme « ré-informer ». Mais, vous l’aurez aussi compris, jeter l’anathème sur certains termes est un moyen de brider l’expression des oppositions. Bientôt, s’agissant du personnel politique, utiliser le mot « mensonge » sera considéré comme la signature du conspirationnisme. Pour en revenir au Dr Fouché, je lui ai trouvé une liberté de ton, une finesse d’analyse et une culture bien au delà de sa spécialité, qui explique sans doute sa capacité à remettre les choses dans un contexte plus large. Il est lui aussi créateur d’un collectif: RéInfoCovid qui réunit 350 chercheurs, scientifiques et médecins. Vous pouvez faire sa connaissance ici: https://www.youtube.com/watch?v=-1YVIYXXmew .
Parmi les initiatives que nous devons à la « crise sanitaire » - ou plutôt à sa gestion par les pouvoirs publics - on ne peut passer à côté de l’Association Bon Sens (à ne pas confondre avec Le bon sens) qui, en quelques semaines, a réuni plus de 20 000 adhérents, acteurs de la société civile : https://bonsens.info/.
Je ne peux pas non plus vous laisser ignorer cette éminente source d’informations - complotistes évidemment - qu’est la chaîne de Silvano Trotta: https://odysee.com/@SilvanoTrotta:f?order=new. Constamment censuré sur YouTube où le nombre de ses « followers » devenait gênant, Silvano a dû migrer vers d’autres plates-formes. On peut ne pas être d’accord avec tous ses points de vue, mais les informations qu’il rassemble sur la crise sanitaire en France et dans le monde sont aussi précieuses que vérifiables.
Pour conclure cette chronique sans doute roborative, je ne peux que vous inviter à voir le film - évidemment controversé - Hold up : https://vimeo.com/ondemand/holdupledocumentaire .
Comme le dit l’excellent Franck Lepage: voir des complots partout ne vaut pas mieux que de n’en voir nulle part. A vous de vous faire votre opinion!
(1) https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-question-de-lorigin...
(2) https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ces-sept-pe...
(3) Mme Rivasi: https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/E-9-2020-00...
(5) https://up-magazine.info/le-vivant/sciences/72915-covid-1...
(6) https://www.ladepeche.fr/2020/11/11/vaccin-de-pfizer-leur...
(7) https://actu.fr/occitanie/cahors_46042/covid-19-coup-tonn...
(8) https://www.lesalonbeige.fr/docteur-olivier-de-soyres-le-...
(9) https://lilianeheldkhawam.com/2020/10/27/et-si-le-sars-co...
16:54 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : covid, crise sanitaire, confinement, médecins, chimère
07/11/2020
Penser l’impensable
Je ne me laisse pas arrêter par l’épithète complotiste. Ce n’est qu’un mot chargé d’une intention manipulatoire. Il veut suggérer que vous souffrez d’un trouble obsessionnel et que votre opinion de ce fait n’a pas plus de valeur que celle d’un aliéné. C’est aussi une sorte d’anathème: la malédiction jetée à ceux qui seraient tentés de s’éloigner de l’orthodoxie.« Complotiste » et ses dérivés ont été inventés pour nous détourner de penser la signification possible de faits intrigants, pour nous retenir d’imaginer qu’il puisse y avoir une autre histoire, une autre interprétation des ombres de notre caverne que celles proposées par le discours dominant. C’est le « Cherche pas à comprendre! » jeté par le colon au colonisé. Il permet aussi de créer la caste des prêtres de la vérité, décodeurs et autres, chargés de rappeler le récit qu’il sied que nous nous racontions et les justes croyances que nous devons entretenir. Mais de quel côté les complotistes se trouvent-ils: du côté de ceux qui s’étonnent de certains phénomènes et qui, pour les expliquer, essayent d’en savoir plus, d’élaborer des hypothèses, ou du côté de ceux qui, systématiquement, n’ont qu’une seule réponse aux lèvres: « Circulez, il n’y a rien à voir » ?
Je vais me risquer à une lecture indisciplinée des événements. Comme le dit Ariane Bilheran (1), l’histoire de l’humanité n’est-elle pas que celle d’un complot toujours renouvelé: le complot des uns contre les autres pour accaparer les biens, le pouvoir et la renommée ? Aujourd’hui, dans la répartition des rôles que la lutte des classes a engendrée (2), l’humanité, face aux prédateurs des oligarchies, est rien de moins qu’un troupeau que l’on voudrait pouvoir traiter de manière industrielle. Si les fauves ont les deux yeux dans le même plan parce que cela leur permet de se concentrer sur leur cible, la proie, elle, a les yeux disposés de manière latérale afin de capter le plus largement possible la présence éventuelle d’un prédateur. Alors, avoir un regard à trois-cent-soixante degrés, déceler les détails qui sortent du banal, est peut-être complotiste aux yeux des idiots utiles de ceux à qui notre curiosité pourrait nuire, mais vital si nous tenons à vivre de nouveau libres et dignes. Le fauve ne souhaite rien tant que sa proie ait l’attention accaparée par la touffe d’herbe qu’elle est en train de brouter. Cela lui facilite la capture. Si la touffe d’herbe est davantage votre marotte que la tentative de comprendre dans quelle histoire vous êtes possiblement emporté, alors je vous conseille d’arrêter ici votre lecture.
S’autoriser à explorer l’impensable
Pour tous les enfants, même battus, il y a une énorme difficulté à mettre en question les figures parentales. A moins d’être dans une opposition fanatique qui prédispose à croire le pire de l’adversaire jusqu’à l'outrance, il y a pour le citoyen ordinaire, quel que soit le mal qu’il pense du milieu politique, une difficulté à dépasser un certain niveau de suspicion. « Non, là, tu vas trop loin! » En général, c’est la phrase qui précède l’anathème « complotiste ». Certes, il faut de la mesure en toute chose, mais il est aussi indispensable de s’autoriser à explorer l’impensable. Cela ne veut pas dire que l’on y campera, mais, au moins, on aura pu l’évaluer.
Je m’en vais maintenant tenter d’esquisser le paysage que révèle selon moi la gestion de la « crise sanitaire ».
Le climat
Mon première niveau d’observation sera le climat dans lequel nous baignons depuis des mois, un climat dont le caractère anxiogène a fait l’objet, dès le début de ladite crise (3), d’une culture aussi intensive qu’extravagante. Si l’affaire du covid comporte des îlots de vérité, c’est au milieu d’un océan de délire dont les historiens de demain n’auront de cesse de s’étonner. Cela m’a remis en mémoire la célèbre émission de radio qui fit connaître le jeune Orson Welles: elle fut si réaliste que des milliers d’Américains ont cru à une véritable invasion extra-terrestre. Orson était un artiste. Ce que nous vivons relève du grand art: on n’aura jamais connu une tel tournoiement quotidien de chiffres, d’informations, d’allocutions, de story telling, de prédictions perverses et de promesses de punitions afin d’aspirer les consciences dans une peur permanente. Martelé chaque jour, répété pendant des mois, ponctué des avertissements solennels des Pères Fouettards qui se sont emparés du pays et veulent le gérer en dehors de tout contrôle, incorporant au surplus quelques fragments de vérité pour emporter le consentement, le feuilleton du tueur invisible est remarquablement construit.
On peut être surpris qu’à l’exception notable de France Soir (4) et de Sud Radio (5), les médias reprennent tous les mêmes éléments de langage sans le moindre recul, sans manifester le moindre esprit critique. Est-ce indigence intellectuelle de la part des plumitifs de la presse et des bavards de l’écran ? Par exemple, le décompte des « cas »: n’est-il pas étonnant qu’ils brandissent jour après jour ces chiffres comme des épouvantails et qu’il ne leur vienne pas à l’esprit que, si l’on trouve tant de cas, ce n’est pas qu’ils se multiplient mais que, testant à grande échelle, on ne fait que les découvrir ? On dirait des idiots qui, marchant dans une forêt, s’étonneraient que tant d’arbres poussent au fur et à mesure qu’ils avancent. En outre, comment n’ont-ils pas remarqué qu’un cas, la plupart du temps, est une personne en bonne santé ? Et que dire des tests eux-mêmes dont on exacerbe la sensibilité au point de détecter indistinctement tout et n’importe quoi ? — « Oui, mais les services hospitaliers commencent déjà à être débordés ». C’est là que le storytelling officiel aurait pu trébucher, faute d’une vraie deuxième vague. Heureusement, à force de diluer le feuilleton, voilà que nous nous raccordons enfin à un phénomène qui accrédite cette deuxième vague mais que chaque automne, en réalité, ressuscitait. Reportez-vous aux années antérieures, à la même époque de l’année, du fait de l’arrivée des grippes saisonnières la situation était identique.
Les médias, cependant, ont au moins trois raisons sérieuses de reprendre l’antienne des pouvoirs publics. La première est honorable: au cas où tout cela serait vrai, il ne s’agit pas de participer à une dérive mortifère. Cela ne les dispenserait pas cependant de donner un peu de place à des voix discordantes que l’on est obligé d’aller chercher sur le Net si l’on veut s’informer. Mais, indépendamment de cette clause de conscience, il faut savoir que, sans parler des subventions de l’Etat sans lesquelles certains titres auraient disparu depuis longtemps, quand elle ne bénéficie pas de ses largesses (6), notre presse est l’otage de la même classe sociale que les entreprises de BigPharma (7). L’un dans l’autre, c’est une incitation puissante à la soumission. Ensuite, qu’est-ce qui fait vendre, qu’est-ce qui fait l’audience dont les annonceurs sont friands ? Qu’est-ce qui crée l’addiction quotidienne des lecteurs ou des téléspectateurs ? Le fait qu'ils sont anxieux à la fois de l’évolution du mal mais peut-être encore davantage des décisions réglementaires dont la divulgation syncopée, erratique en apparence, organise en un véritable ballet les interventions des membres du gouvernement et de leurs deuxièmes et troisièmes couteaux. Voilà comment le débat, la confrontation, conditions de la démocratie, sont réduits au silence.
Cette mainmise se prolonge d’une expertise redoutable. Avez-vous entendu parler de la fabrique du consentement ? Sous l’impulsion première d’Edward Bernays, auteur d’un livre qui ne cache pas ses intentions (8), ses héritiers, les spin doctors, en ont considérablement affiné les outils. Globalement, la « crise sanitaire » nous donne l’exemple d’un raptus par le récit (9). De même que tous les peuples ont cru en 1914 et pendant quatre ans qu’ils devaient s’entretuer jusqu’à faire près de 19 millions de morts, nous avons été recrutés par le récit d’une guerre contre un ennemi invisible. Cet ennemi invisible, on l’a très judicieusement visibilisé, rendu présent, omniprésent, obsessionnel, par des signes tels que le port du masque dans les espaces publics. Or, la preuve scientifique de l’intérêt de celui-ci n’a pas encore été administrée, les études se contredisent, certaines avançant même sa nocivité. Vous vous souviendrez qu’il a d’abord été refusé catégoriquement par nos diverses autorités avant d’être rendu obligatoire, et que l’OMS elle-même, initialement, ne le recommandait pas. Cette incohérence est d’ailleurs un des facteurs de la dissonance cognitive que l’on inflige au peuple quand on veut le rendre impuissant et docile. J’ajoute - mais j’y reviendrai à l’occasion d’une prochaine chronique sur la censure - qu’une étude a été consacrée au masque, initiée par une équipe scientifique danoise. Avec une méthodologie rigoureuse, cette étude a impliqué six mille personnes pendant plusieurs mois, les unes portant le masque, les autres non. Aujourd’hui qu’elle peut produire ses conclusions, elle ne trouve pas à se faire publier par les grandes revues scientifiques. Cela peut-il suggérer que la teneur du document est dérangeante (10) ? En quoi ? Et qui cela peut-il déranger qui ait les moyens d’influencer les rédactions et les comités de lecture ?
Cette question me conduit au deuxième niveau d’observation.
Sur l’échiquier de la santé des peuples
La recherche scientifique est désormais en grande partie entre les mains de capitaux privés, et les capitaux privés, même les naÏfs l’admettront, n’ont qu’une logique: leur accroissement. Je me souviens d’un ami qui me parlait des discussions auxquelles il avait participé au board régional d’une des BigPharma. Dès les années 90, on y voyait que les financiers avaient pris le pouvoir. C’était le début de cette mutation qui nous a conduits à la bipolarisation prédateur / proie que j’ai évoquée dans mon introduction. Si les chercheurs peuvent encore être idéalistes, ce qu’ils trouvent doit être grassement monnayable. A ces réunions qu’évoquait mon ami, les analyses étaient rigoureusement financières, les crises sanitaires n’étaient qu’un espoir d’accroître le chiffre d’affaires, les bénéfices et surtout la valeur de l’action. Cette dernière fait qu’il ne suffit pas que l’entreprise soit rentable. Les actions étant en concurrence dans les bourses du monde, pour avoir la meilleure valorisation il faut sans cesse avoir la meilleure marge et la promesse d’un pactole. Cela fait le tri des projets sur lesquels investir. Les gagne-petit, même efficaces, sont non seulement écartés mais impitoyablement neutralisés: il ne faudrait pas qu’ils fassent concurrence aux apporteurs de bonnes marges. Ainsi, à une ancienne substance qui donnait de bons résultats, on en substituera une nouvelle, plus chère, aux avantages illusoires, et c’est tant pis pour l’assurance-maladie des pays, fussent-ils pauvres. Vous pourriez vous dire que c’est trop inhumain pour être vrai. Au contraire, c’est justement très humain: quand notre approche de la réalité passe par certaines abstractions, notre sensibilité est neutralisée. Rappelez-vous Mallebranche, héritier de Descartes, qui battait sa chienne et, partant du principe que faute d’âme elle ne pouvait rien ressentir, expliquait ses cris comme les grincements d’une machine. En l’occurrence, les abstractions qui font la réalité dans laquelle évoluent les gestionnaires sont des chiffres qui se référent à des espoirs de gains ou à des craintes de perte. Quand la compétition et la performance qui vous stimulent se mesurent en parts de marché, flux financiers et valeur de l’action, vous ne voyez pas le même paysage que les êtres de chair et de sang.
Le lobbying et la corruption viennent seconder les ambitions de ces grands acteurs. C’est qu'en matière de santé l’ouverture et la rentabilité des marchés dépendent largement des Etats, des autorisations qu’ils accordent ou non, des prises en charge de l’assurance-maladie qu’ils décident, sans parler des achats conséquents qu’un ministre bien conditionné peut juger pertinent de faire comme on l’a vu pour le vaccin H1N1. Selon le Corporate Europe Observatory, les dix groupes pharmaceutiques les plus dépensiers consacrent plus de 15 millions d'euros par an au seul lobbying de l’Union Européenne (11). La corruption, quant à elle, contrairement à ce que vous pourriez avoir envie de croire, ne concerne pas seulement quelques vagues républiques bananières. Gardons nous cependant de n’avoir de ce phénomène qu’une vision trop folklorique: le méchant au gros cigare passant sous la table une liasse de billets de banque à un cynique ricanant. Je ne pense pas qu’il y ait autant de personnes aussi immorales que cela et que l’on doive voir la corruption partout. Mais il faut à BigPharma un vaste réseau aux mailles très fines pour contrôler les processus de la décision publique, son application et les préconisations des gens du métier. Je pense donc - mais c’est peut-être chez moi une zone résiduelle de naïveté - que les méthodes de recrutement respectent le fait que le plus grand nombre a envie de rester en bons termes avec sa conscience. Bien sûr, quelques accommodements sont toujours possibles et seront facilités. Mais, à ces honnêtes gens, on fera d’abord des offres honnêtes: la possibilité de rencontrer des experts (de la maison évidemment), de se valoriser dans des cercles de happy few, de participer tous frais payés à des grands raouts, d’avoir l’accès à des informations utiles pour l’exercice de leur métier, le tout avec le liant d’une sorte de communauté au service du bien, qui fait que l’on se sent faire partie d’une équipe et que l’on en porte les couleurs jusqu’à devenir un influenceur, voire un leader d’opinion. Les politiciens sont un cas particulier dans la mesure où ils ont besoin de financer les moyens de se faire élire. Ils coutent donc plus cher, mais en revanche ils peuvent apporter un soutien décisif à la promulgation de lois, de décrets et de réglementations favorables. Connaissant un peu ce genre de stratégie, j’imagine la cartographie du recrutement : partis politiques, administrations publiques, organismes de santé, établissements de soins, organisations professionnelles, comités de rédaction des revues scientifiques et des médias populaires, associations professionnelles, personnalités influentes du monde des arts. A tout ce beau monde, on peut ajouter des électrons libres, des idiots utiles aux motivations hétéroclites.
Toutes les personnes ainsi « associées » constituent une sorte de toile d’araignée invisible. En cas de besoin, comme l’irruption perturbante du benêt de Marseille au moment où les carottes étaient presque cuites, ils savent mobiliser leur réseau au nom bien sûr du bien commun: on s’engage d’autant mieux que l’on croit dans la justesse et l’urgence de la cause. De toile d’araignée, le réseau devient alors meute où l’on hurle à tour de de rôle.
L’impensable ?
Si vous m’avez suivi jusqu’ici, vous vous demandez sans doute quel est l’impensable que nos constats peuvent pointer.
Connaissez-vous le conte de la lettre volée, cette missive que tout le monde recherche et que personne ne trouve ? En fait, on l’a sous les yeux et c’est pour cela même que l’on ne la remarque pas. Cette lettre que nous ne voyons pas alors qu’elle n’est même pas dissimulée, c’est ce que nos dirigeants actuels disent de nous sans se cacher - et souvent de l’étranger, comme pour se libérer devant les autres pays de la honte que nous leur inspirons. Rappelez-vous ces propos: ces gens que l’on croise dans les gares, qui ne sont « rien »; ce « kwassa-kwassa qui pêche peu mais amène du Comorien »; ces minables « qui fument des cigarettes, boivent de la bière et roulent en diésel »; ces « Gaulois réfractaires » aux réformes de leur bon sens…
Plus que des propos, vous voulez des actes indiscutables ? Un seul suffit selon moi: au cours de ces dernières années, on a supprimé 69 000 lits d’hôpitaux. Depuis le début de la « crise sanitaire », au contraire des promesses faites, on a continué dans ce sens. Que nos dirigeants agissent aussi effrontément en contradiction avec leurs engagements publics, n’est-ce pas une démonstration supplémentaire qu’ils nous méprisent ?
Sans préjuger d’une feuille de route cachée qui constitue un autre impensable, je crois que l’on peut affirmer à tout le moins que nos dirigeants ne nous aiment pas. Ils n’aiment pas nos petites vies stupides qui les encombrent, nos petits commerces, nos petites fêtes de Pâques et de Noël, nos petites réjouissances familiales, nos petites associations locales, nos petits spectacles, nos petites joies et nos petites inquiétudes de gueux. Nous claquemurer est une manière de nous ôter de devant leurs yeux; nous masquer, d’effacer nos visages.
(1) https://www.youtube.com/watch?v=y3kOBhZdKho
(2) Cf. La déclaration du multimilliardaire Warren Buffet, le 25 mai 2005, sur la chaîne de télévision CNN : « Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ».
(3) Avec par exemple l’abus du terme « pandémie ».
(6) Bill Gates, par exemple, arrose le journal Le Monde des subventions de sa fondation.
(7) https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA
(8) Neveu de Sigmund Freud, inventeur des relations publiques et auteur d’un livre au sous-titre sans dissimulation: « Propaganda, Comment manipuler l’opinion en démocratie », 1928.
(9) Nous avons été d’autant plus vulnérables et envoûtés que nous n’avons plus d’enracinement narratif. Mais c’est une autre histoire.
(10) https://www.fr24news.com/fr/a/2020/10/horowitz-un-journal...
(11) https://www.lepoint.fr/editos-du-point/anne-jeanblanc/le-...
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03/11/2020
Une tribune censurée
AVERTISSEMENT A MES LECTEURS
Je n'ai pas l'habitude de nourrir mon blog de copiés-collés. Mais, comme je venais de terminer la lecture du livre d'Anne-Sophie Chazaud, " La liberté d’inexpression – Nouvelles formes de la censure contemporaine", voilà que l'actualité m'en a proposé une illustration particulièrement choquante. Le Journal du Dimanche devait publier une tribune signée de près de 300 personnalités issues notamment du monde scientifique et médical. Il l'a finalement rejetée pour mettre à sa place les vaticinations d'une poignée de ce que j'appellerais des seconds couteaux. Je reviendrai prochainement sur le livre d'Anne-Sophie Chazaud, car il est essentiel que nous comprenions de quelle manière se fabrique aujourd'hui, à notre insu, notre consentement. Dans l'immédiat, je souhaite faire entendre la voix de ces 300 personnalités que les grands médias, au mépris de toute éthique, ont voulu bâillonner A la fin du texte, vous trouverez la liste des signataires et vous verrez qu'il ne s'agit pas de farfelus. Ensuite, vous en penserez ce que vous voudrez, vous en ferez ce que vous voudrez, mais au moins aurez-vous eu connaissance de l'existence de ce manifeste et du fait qu'on a tenté de l'étouffer. Vous pourrez aussi le rediffuser auprès de vos relations, ne serait-ce que pour les alerter des processus qui sont aujourd'hui à l'oeuvre, que je n'aurais jamais imaginé voir en France il y a quelques mois.
TG.
Près de 300 universitaires, scientifiques, professionnels de la santé, du droit, de l’éducation et du social, ainsi que des artistes, se déclarent « atterrés » par des discours officiels qui dramatisent indûment la réalité afin de justifier des mesures de confinement.
C’est un secret de polichinelle : le reconfinement était envisagé depuis l’été dernier. La stratégie de communication du ministère de la Santé s’est déployée autour de cette perspective depuis plus de deux mois, de façon à le faire accepter par la majorité de la population le jour J. Les médias mainstream lui ont fourni une aide décisive. Ils sont le relais et l’instrument privilégiés de cette communication.
Et, force est hélas de constater qu’ils jouent très bien le rôle qui leur a été assigné. S’appuyant mécaniquement sur les chiffres, cette communication consiste à ne s’intéresser qu’aux indicateurs les plus alarmants, en les changeant au fil du temps si celui qu’on utilisait ne permet plus d’envoyer le message espéré.
Et si un indicateur a une évolution en dents de scie, la communication se fait uniquement les jours où les chiffres augmentent. Il n’y a qu’un seul message possible.
Avant-hier, 27 octobre, la manipulation a encore opéré. La totalité des médias a titré sur les prétendus 523 morts : « Du jamais vu depuis le confinement » . Or ce chiffre était faux. Selon Santé Publique France, il y a eu 292 morts à l’hôpital le 27 octobre, contre 257 la veille (le 26) et 244 (en baisse donc) le 28. Mais l’on ajoute les morts en EHPAD qu’une fois tous les quatre jours en les cumulant. Prétendre compter les morts quotidien ce jour-là revient donc à gonfler artificiellement les chiffres. Et c’est étonnamment ce qui s’est passé la veille de l’allocution annoncée du président de la République, qui a repris à son compte ce chiffre faux. Est-ce un détail ? Non, ce n’est hélas qu’un exemple parmi beaucoup d’autres.
Une deuxième vague prétendue « plus terrible encore que la première »
C’est le président du « Conseil scientifique » (M. Delfraissy) qui le disait il y a quelques jours : arriverait une deuxième vague « plus forte encore que la première » et nous serions déjà dans « une situation critique ». Ce genre de prédiction catastrophique constitue une manipulation d’un Conseil qui n’est pas scientifique mais politique. Rien ne permet non plus d’affirmer que, sauf confinement, « d’ici quelques mois, c’est au moins 400.000 morts supplémentaires à déplorer » , comme l’a pourtant prétendu hier soir le président de la République. Enfin, il est également faux de dire que nous ferions comme tous nos voisins européens. A ce jour, seuls l’Irlande et le Pays de Galles ont reconfiné la totalité de leur population.
Il serait urgent de revenir à la raison. Selon les chiffres de Santé Publique France, sur les près de 15 millions de tests effectués à ce jour, 93% sont négatifs. Et parmi les 7% restant de la population testée positive, plus de 85% ont moins de 60 ans ; il s’agit donc essentiellement de personnes qui ne risquent pas de faire une forme grave de la maladie. Au final, moins de 1% de la population est donc « à risque » et c’est uniquement elle qu’il faut protéger.
Autre façon de le dire : au cours de la période récente (entre le 1er septembre et le 20 octobre, jour où nous avons fait ce calcul), 7.621.098 personnes ont été testées. Sur cette même période, 38.100 individus ont été hospitalisés (0,5%) et 6.593 ont été admis en réanimation (0,09%) avec un test positif au Covid. En d’autres termes, depuis le 1er septembre, sur cet énorme échantillon de la population de 7,6 millions, la probabilité moyenne pour un individu lambda (sans distinction d’âge ou de comorbidité) de ne pas être hospitalisé est de 99,5% et celle de ne pas être admis en réanimation est de 99,91%.
Justifier le reconfinement de 67 millions de Français sur cette base s’appelle un délire.
Hier, le 28 octobre, 3045 personnes étaient en réanimation. Comment parler de saturation lorsque l’on se souvient que, fin août, le ministre de la Santé annonçait 12.000 lits disponibles si besoin (quatre fois plus donc). Où donc sont ces lits ?
On dit alors : « Oui, mais l’hôpital est submergé par le Covid ».
Manipulation encore, pour trois raisons. D’abord, les tests ayant été généralisés depuis juillet, toute personne entrant à l’hôpital porteuse d’une trace du Covid est comptée comme un « hospitalisé Covid » même si elle vient en réalité pour son cancer ou son hypertension. Et c’est la même chose si elle entre en réanimation ou si elle décède.
Ensuite, si les chiffres de l’hospitalisation et de la réanimation augmentent bel et bien, cela n’a rien d’exceptionnel : c’est au contraire ce qui se produit chaque année à la même époque (automne-hiver) mais que l’on fait semblant d’avoir oublié. Un Alzheimer généralisé s’est-il emparé de nos politiques et des journalistes ? Faut-il rappeler qu’en janvier 2020, à la veille de la crise du Covid, 1000 médecins dont 600 chefs de service des hôpitaux avaient menacé de démissionner pour dénoncer « un hôpital public qui se meurt » ?
La vérité est que les gouvernements ne veulent pas investir dans l’hôpital public où l’on maltraite les professionnels et où l’on a perdu près de 70.000 lits en 15 ans lors même que la médecine de ville est saturée et que les services d’urgence voient leur fréquentation augmenter d’année en année. Oui, l’hôpital est en tension mais ce n’est pas fondamentalement à cause du Covid ! C’est essentiellement à cause de la maltraitance politique dont ce service public est l’objet de manière générale depuis plus de 20 ans, et tout particulièrement depuis que les politiques y ont introduit comme partout une politique du chiffre et de la rentabilité inspirée du management des grandes entreprises.
La vie sociale amputée, la démocratie en péril
La vérité est que le confinement (qui sera peut-être prolongé au-delà du 1er décembre) crée bien plus de problèmes qu’il n’en résout. Son bilan mondial n’est associé à aucune réduction mesurable de la mortalité tandis que son principal résultat observable est d’abord de mettre au chômage des centaines de milliers et peut-être demain des millions de personnes, surtout évidemment parmi les plus fragiles (emplois précaires, CDD, intérim, personnes payées à la prestation, saisonniers, etc.), et de menacer de disparition la plupart des petites entreprises, souvent familiales, autres que les commerces de bouche, dont l’activité quotidienne est la seule source de revenu. Gageons que les très grands groupes s’en satisferont car ils les rachèteront sans doute demain.
Ces mesures de confinement ont ensuite pour effet d’amputer la vie sociale de la plupart des liens sociaux autres que familiaux. Un certain style de vie et de pensée embourgeoisé s’en satisfaisait certes au printemps dernier, chaque enfant ayant sa chambre pour vivre son intimité, son ordinateur pour rester en contact avec l’école et son smartphone avec forfait illimité pour échanger en permanence avec ses amis, les parents faisant du télétravail, sortant chaque jour faire leur footing dans des rues et des espaces verts « où on entendait de nouveau les oiseaux », et se faisant livrer des repas à domicile s’ils avaient la flemme de faire à manger ou la peur d’aller se mêler à la populace dans un supermarché.
Mais de quelle proportion de la population cette vie est-elle le quotidien en confinement ? Qui ne voit que le confinement fait exploser les inégalités sociales, les échecs scolaires, les violences intra-familiales, les troubles psychologiques et les renoncements au soin ? Qui ne sait qu’il entraîne déjà dans d’autres pays des soulèvements et des émeutes de la faim ? Et qui comprend que les oiseaux ont bon dos et que ces petits moments de répit procurés par la panique des humains ne sont rien au regard de leur lente extinction ?
Quant à la démocratie, elle est mise sous cloche par l’état d’urgence permanent et le confinement. Qu’est-ce qu’une démocratie sans liberté d’aller et venir, de se réunir et de manifester ? Qu’est-ce qu’une démocratie où il n’y a quasiment plus personne dans les hémicycles des assemblées parlementaires ? Qu’est-ce qu’une démocratie où la justice est paralysée faute de pouvoir audiencer ? Qu’est-ce qu’une démocratie où, finalement, il n’y a plus qu’un pouvoir exécutif ? Qu’est-ce qu’une démocratie où tout ceci s’impose par la peur et la culpabilisation, voire la censure et la mise en accusation de quiconque refuse d’y céder ?
Chacun, en conscience, tirera les conséquences qu’il veut de tous ces dramatiques constats. Nous n’appelons pas à la révolution et nous ne faisons pas de politique partisane. Mais nous voulons dire que nous en avons plus qu’assez qu’on nous demande de nous comporter comme les moutons de Panurge au nom d’un principe de précaution totalement dénaturé et d’interprétations statistiques relevant de la manipulation.
Nous réclamons qu’on en finisse avec cette panique sanitaire, qu’on donne aux soignants les moyens de remplir leurs missions de santé publique, qu’on cesse de violenter des pans entiers de la société et qu’on sorte de cet état d’urgence permanent pour bâtir démocratiquement une politique sanitaire consensuelle.
Signataires :
Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherche au CNRS
Laurent Toubiana, chercheur épidémiologiste à l’INSERM, directeur de l’IRSAN
Jean Roudier, professeur de médecine, rhumatologue, directeur de l’unité INSERM UMRs 1097
Paul Touboul, Professeur de cardiologie à l’université Lyon 1
Pierre-Yves Collombat, ancien sénateur du Var, ancien vice-président de la commission des lois
Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’Université de Paris, ancien président des Etats Généraux de la Prévention
Marc Rozenblat, président du syndicat National des médecins du sport-santé
Christian Celdran, Directeur Régional des Affaires Sanitaires et sociales (DRASS) honoraire
Chantal Brichet-Nivoit, médecin et correspondante de l’Académie d’Ethique à l’Université de Paris
Dominique Eraud, médecin, présidente de la coordination nationale médicale santé environnement
Louis Fouché, médecin anesthésiste, réanimateur hospitalier
Bernard Marsigny, médecin anesthésiste réanimateur hospitalier
Gilles Perrin, médecin anesthésiste réanimateur
Bernard Swynghedauw, biologiste, directeur de recherche émérite à l’INSERM
Rose-Marie Castello, médecin du Travail
Sroussi Hubert, médecin généraliste (Montbéliard)
Cécile Bourdais, maîtresse de Conférences en Psychologie à l’Université Paris 8 Vincennes à Saint-Denis
Marie Estripeaut-Bourjac, professeur Émérite à l’Université de Bordeaux
Rémy Marchal, professeur des universités à l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers
Marie-Laure Cadart, médecin et anthropologue
Jean-Jacques Vallotton, médecin généraliste (39)
Florence Lair, radiologue libérale, Blois
Gilles Guglielmi, professeur de droit à l’Université Paris II Panthéon-Assas, Directeur du Centre de Droit public comparé
Éric Desmons, professeur de droit public, université Sorbonne Paris Nord
Alain Wurtz, professeur émérite de Chirurgie Thoracique, Université de Lille
Bernard Dugué, ingénieur des Mines, docteur en pharmacologie, docteur en philosophie
Elizabeth Oster, avocat à la Cour, ancien membre du Conseil National des Barreaux
Arnaud Rey, chercheur en psychologie au CNRS
Mathias Delori, politiste, chargé de recherche CNRS
Alexandra Menant, docteur en biologie, chercheuse au CNRS
Alain Deville, physicien, professeur émérite à l’Université Aix-Marseille
Thierry Oblet, Maître de Conférences en Sociologie, Université de Bordeaux
Éric Plaisance, professeur de sociologie à l’Université Paris Descartes
Thierry Flaget, Conseiller principal d’éducation
Marc Cognard, professeur de biologie et physique-chimie en lycée
Cesare Mattina, enseignant/chercheur à Aix-Marseille Université
Nathalie Chapon, Enseignante et Chercheure à Aix-Marseille Université
Elise Carpentier, professeur de droit public à l’Université d’Aix-Marseille
Marc Roux, professeur Honoraire de Zootechnie
Pascale Gillot, Maître de conférences en philosophie, Université de Tours
Charalambos Apostolidis, Professeur de droit international à l’Université de Bourgogne
Didier Blanc, Professeur de droit public à l’Université de Toulouse
Christophe Leroy, Biologiste, Docteur en Biologie Moléculaire et Cellulaire
Dominique Domergue Anguis, gynécologue
Evelyne Fargin, professeur de chimie à l’Université de Bordeaux
David Lepoutre, professeur de sociologie, Université de Paris Nanterre
Isabelle Vinatier, professeur émérite de sciences de l’éducation à l’Université de Nantes
Marie Touzet Cortina, Maître de Conférences à l’Université de Bordeaux
Murielle Dellemotte, Médecin du Travail
Monique Lamizet, médecin
Bernard Lamizet, ancien professeur d’université à Sciences Po Lyon
Monique Romagny-Vial, professeur des universités
Jean-Jacques Robin, Juriste ancien directeur d’établissements médico-sociaux
Sébastien Aubert, professeur agrégé de Génie Mécanique, Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers
Laurence Maury, psychologue (psychologie sociale et cognitive)
Isabelle Aubert, Maitre de conférences HDR à l’Université de Bordeaux
Thierry Gourvénec, pédopsychiatre
Michèle Leclerc-Olive, chercheure retraitée CNRS-EHESS
Hélène Banoun, pharmacien biologiste, Docteur ès-sciences pharmaceutiques
André Cayol, enseignant chercheur retraité de l’Université de Compiègne Sorbonne
Shanti Rouvier, Docteure en Psychologie Clinique et Psychopathologie
Jean-Michel de Chaisemartin, psychiatre des Hôpitaux Honoraire
Gilles Mottet, enseignant artistique compositeur
Marta Barreda, Médecin généraliste, spécialiste en Santé Publique
Camille Allaria, Sociologue, chercheuse associée au CNRS
Pierre Duchesne, Psychanalyste
Michel Angles, médecin généraliste (12)
Daniel Robinson, médecin généraliste (Ecully)
Jean-Pierre Eudier, Chirurgien-Dentiste
Christian Perronne, médecin infectiologue
Christine Claude-Maysonnade, avocate (Tarbes)
Eugenia Lamas, chercheuse en éthique, INSERM
Hervé Joly, directeur de recherche CNRS, Lyon
Sylvie Laval, psychiatre
Daniel Chollet, médecin pneumologue
Brigitte Agostini, infirmière libérale, Propriano
David Esfandi, psychiatre-addictologue, Bordeaux
Thiou Sandrine, médecin généraliste à Besançon
Ariane Bourgeois, Avocat au Barreau des Hauts-de-Seine
Emmanuelle Lemonnier, médecin généraliste, Villenave d’Ornon
Jean-Jacques Coulon, médecin généraliste Bourges
Marc Richevaux, magistrat, maître de conférences à l’Université du Littoral Côte d’Opale
Jean-François Lesgards, biochimiste, chercheur au CNRS
Brigitte Weiss, Médecin généraliste
Laura Giusti, Médecin psychiatre
Mylène Weill, biologiste, directrice de recherche au CNRS
Eric Bouvier, pharmacien
Bernard Cornut, polytechnicien
Mohamed Zelmat, biologiste médical
Dominique Jaulmes, médecin retraitée, ancien PHTP AP-HP
Anne Marie Begue-Simon, ancien maître de conférences des Universités en sciences humaines, ancien médecin et expert honoraire près des Tribunaux
Tanguy Martinelli, médecin généraliste à Issigeac (Dordogne)
Caroline Mecary, Avocate aux barreaux de Paris et du Québec, Ancien Membre du Conseil de l’Ordre
Bernard Banoun, Professeur de littérature allemande, Sorbonne Université, Faculté des Lettres
Hugues Debotte, Conseiller en droit
Sendegul Aras, avocat au barreau de Strasbourg, Membre du Conseil de l’Ordre
Amandine Thomasset, psychiatre, praticien hospitalier
Lisbeth Girard Claudon, Médecin généraliste
Benoît Rousseau, juge des libertés et de la détention (Cayenne)
Cécile Fortanier, docteur en Économie de la Santé, Cadre Hospitalier
Delphine Rive, médecin généraliste (Rezé)
Claude Gautier, professeur de philosophie, École Normale Supérieure de Lyon
Nathalie Caradot, médecin généraliste
Michel Soussaline, chirurgien AIHP- ACCAHP
Nicolas Sembel, professeur de sociologie à Aix-Marseille Université
Roland Pfefferkorn, professeur émérite de sociologie à l’Université de Strasbourg
Maryse Esterle, sociologue, enseignante-chercheure honoraire de l’université d’Artois
Lucie Jouvet Legrand, Maîtresse de Conférences en Socio-Anthropologie
Caroline Petit, chercheuse au CNRS, USR 3608
Pascal Lardellier, Professeur de sciences de la communication à l’Université de Bourgogne
Aurélia Vessière, Chercheur en maladies infectieuses
Marie-José Minassian, philosophe
Fausto Lanzeroti, Ostéopathe D.O.
Jean-Marc Le Gars, Avocat au Barreau de Nice
Michel Deshaies, Professeur de Géographie, Université de Lorraine
Thierry Orsiere, Ph D HDR, Ingénieur de Recherche en Toxicologie Génétique à Aix Marseille Université
Jean-Luc Viaux, professeur émérite de psychologie à l’Université de Rouen
Jacques Bouaud, chercheur en informatique médicale
Jean-Michel Crabbé, médecin généraliste (Besançon)
Patrick Bellier, pneumologue
Isabell Erhardt, médecin généraliste
Franklin Joulie, Chirurgie Gynéco-Obst (Nantes)
Pascal Sacré, Anesthésiste-réanimateur
Aurélien Dyjak, docteur en sociologie, formateur
Jean-Luc Stanek, Santé Navale et chirurgien-dentiste
Jeanine Jemet, médecin généraliste
Rosa Gutierrez Silva-Lenud, infirmière, diplômée en Santé publique
Claude Amzallag, musicien
Bénédicte Helfer, Expert Science de Régulation
Nicole Foulquier, Avocat (Beziers)
Claude Murtaza, médecin généraliste
François Gastaud, Chirurgien orthopédiste
Gérard Ostermann, Professeur de Thérapeutique, Médecine Interne, Psychothérapeute
Michel Boudet, Médecin généraliste
Anne-Elisabeth Migeon, Diététicienne/Nutritionniste
Béatrice Adam, Kinésithérapeute
Maylis Ferry, post-doctorante en science politique au Centre Émile Durkheim
Pierre Sonigo, directeur de recherche et développement
Rik Verhellen, médecin généraliste
Alain Le Hyaric, Médecin de Santé publique, Paris
Koryna Socha médecin, PH, docteur en sciences médicales
Jean Baptiste Mouzet, praticien hospitalier gériatre, Maine-et-Loire
Gérard Le Roux, médecin généraliste retraité
Jean Jacques Gandini, Avocat honoraire, Montpellier
Marie Monguet, psychologue clinicienne
Jean-Marc Rehby, médecin généraliste (Lille)
François de Chabalier, psychiatre, épidémiologiste
Cynthia Galand, infirmière diplômée d’état
Jérôme Reynier, Docteur en psychologie sociale
André-Pierre Bouillet, médecin généraliste (Talant)
Jean-Dominique Michel, socio-anthropologue
Maryse Pechevis, Avocat à la Cour (Montpellier)
Nadège Pandraud, enseignant-chercheur à Aix-Marseille Université
Didier Delaitre, médecin légiste, Le Bourget
Peter El Baze, médecin Ancien attaché des Hôpitaux du CHU de Nice
Heike Freire, philosophe et psychologue, spécialiste de la Pédagogie Verte
Dominique Leiber, médecin généraliste
Pascal Roman, Professeur de Psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse à l’Université de Lausanne
Maxime Langevin, Doctorant en mathématiques appliquées
Hélène Chollet, Docteur en médecine
Béatrice Petit, médecin généraliste
Raphaël Sendrez, masseur-kinésithérapeute et ostéopathe
Nicole Chaudiere, pharmacienne
Karim Souanef, maître de conférences en sociologie à l’Université de Lille
Vincent Manns, médecin généraliste acupuncteur
Martine Mérour, pneumologue
Myriam Balsat, médecin généraliste
Yves-Marie Mattheyses, Infirmier Anesthésiste
Anne Atlan, Directrice de Recherches au CNRS, Généticienne des populations et Sociologue
Caroline Mouzet-Heaulme, Médecin généraliste
Dominique Bouvier, pharmacienne
Nicole Roattino, pharmacienne Praticien Hospitalier
Evelyne Jaumary-Lapeyre, avocat, docteur en Science Politique
Sybille Burtin-Philibert, Médecin spécialiste de Santé Publique
Laurent Durinck, médecin anesthésiste
Véronique Ahari, médecin nutritionniste
Nathalie George, médecin du travail et épidémiologiste
Frédéric Schnee, médecin gériatre coordonnateur en Ehpad
Thierry Medynski, médecin généraliste
Teddy Francisot, Avocat à Montpellier
Blanche Magarinos-Rey, avocate au Barreau de Paris
André Bonnet, avocat au barreau de Marseille
Hélène Palma, maître de conférences à l’Université d’Aix-Marseille
Jean Luc Wabant, avocat
Guy Chapouillié, Professeur Emérite à l’ENSAV de Toulouse
Évelyne Gandais, Dermatologue
Nicole Karsenti, Médecin généraliste
Fabien Giboudot, médecin généraliste (39)
Gwennola Nouet Berthelot, docteur en médecine (49)
Édith Delbreil, avocate au barreau d’Avignon
Serge Rader, Pharmacien, Paris
Valérie Giraud, Sage-femme sexologue
Emmanuel Sarrazin, médecin généraliste
Franck Enjolras, psychiatre et anthropologue
Anne Catherine Martin, médecin généraliste
Paul-André Bellot, chirurgien dentiste
Francine Barouch, médecin Homéopathe (Nice)
Catherine Delmas, médecin généraliste, Toulouse
Jean Emsallem, médecin angéiologue
Morgane Miègeville, cadre de santé
Patricia Melot, médecin généraliste
Sylvie Huitorel, infirmière libérale (56)
Marc Arer, médecin généraliste (Saint-Etienne)
Philippe Bos, anesthésiste-réanimateur retraité
James Masy, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université Rennes 2
Benoit Marpeau, maître de conférences en histoire, université de Caen-Normandie
Anne-Gabrielle Mottier, orthophoniste
Lidia Wacheux, aide-soignante
Bénédicte Dassonville, médecin généraliste
Christophe Dargere, sociologue, chercheur associé au Centre Max Weber
Tamara Baron, psychologue
Dominique Géraud-Coulon, médecin rééducateur (Gap)
Pierre Maugeais, médecin généraliste (30)
Françoise Giorgetti-D’Esclercs, médecin Oto-rhino-laryngologiste, CHU Marseille
Paul Report, retraité, ancien magistrat des tribunaux administratifs et cours Aude Meesemaecker, infirmière, naturopathe, Montpellier
Marianne Bordenave-Jacquemin, maître de conférences en physiologie végétale, Sorbonne-Université
Emmanuel Krivine, chef d’orchestre, directeur honoraire de l’orchestre national de France
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