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16/04/2008

Au pilori

 

 

Cette note figure désormais dans le recueil

Les ombres de la caverne

Editions Hermann, juillet 2011

13/04/2008

Jeux de société

Vue sous un certain angle, l’histoire des hommes est celle des rapports du fort au faible. Le fort domine, choisit qui mangera, qui sera protégé, honoré - et en échange de quoi. Il arrête les critères et définit les règles du jeu. Le faible – c’est-à-dire, eu égard au jeu choisi, le lent, le malhabile, le doux – est rejeté dans les ténèbres extérieures où il s’efforce de survivre.

Nous ne voulons pas pour nos enfants de ce destin crépusculaire. Certains peuvent révéler une aptitude naturelle à jouer le jeu darwinien : ils apprennent facilement et savent se faire valoir. Ils ont l’intelligence immédiate d’une situation et éventuellement l’énergie du conquérant ou l’instinct du vassal. Mais, parfois, nous voilà à tenter de transformer à grand peine quelque rejeton que nous trouvons trop agneau et pas assez loup. Quelque enfant délicat qui porte en lui un rêve différent et dont la fragilité, la naïveté, la vulnérabilité nous inquiètent. Comment faire pour que, dans ce monde, il ne se fasse pas dévorer, et qu’il ait – si modeste soit-elle – une part de bonheur ?

Je veux insister sur quelque chose : ce sont les règles du jeu qui font les forts et les faibles, les adaptés et les inadaptés. Ce sont les règles du jeu qui valorisent tel profil et disqualifient tel autre. Si les lois biologiques sont «darwiniennes» – et je ne sais pas ce que Darwin penserait du sens que nous donnons à cet adjectif – la société que nous construisons peut s’en donner d’autres. N’est-ce pas d’ailleurs sa finalité que de corriger la cruauté de l’état de nature ? Ce faisant, elle se donne la possibilité de voir éclore en son sein des fleurs qui, pour être fragiles, sont précieuses : l’art, l’amour, la compassion. Livrés à la jungle, Mozart ou Aristote ne représentent qu’un certain poids de substances comestibles.

Notre monde est moins menacé par les pénuries que par le gaspillage. Depuis longtemps, grâce à ses outils industriels et technologiques, il a - plus qu’aucun autre ne les a jamais eus dans l’histoire - les moyens de s’offrir la fraternité. Qu’en fait-il ? Il se raconte que l’histoire est «darwinienne» et que le réalisme est à l’opposé du Sermon sur la montagne. Cherchez à qui cette histoire profite.

09/04/2008

Eloge de la désobéissance

 

 

Cette note figure désormais dans le recueil

Les ombres de la caverne

Editions Hermann, juillet 2011