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09/08/2009

Penser, c’est résister

Cette affirmation est d’autant plus vraie quand on se trouve confronté non à des affirmations brutales qui pourraient susciter une révolte primale, mais à des discours lénifiants, mélange de séduction et de rationalisation. Devant quelques-unes de mes prises de position – assez radicales, je le reconnais bien volontiers – les réactions les plus fréquentes sont du genre : « Mais enfin, ils savent, ce sont des scientifiques, des professionnels, des dirigeants, etc.» Sous-entendu : qui es-tu pour te permettre de penser différemment de ces experts sur des sujets qui dépassent ta compétence ? Peut-être ai-je cette prétention parce qu’issu d’une double lignée vendéenne et gasconne à qui l’Histoire a appris qu’il vaut mieux se méfier de ceux qui prétendent bâtir le bien sur l’abdication des autres. Les légions de Thureau comme la soldatesque de Simon de Montfort ont eu des méthodes pédagogiques redoutables. Bien sûr, il s’agissait de sauver nos âmes ou à tout le moins de nous remettre dans le droit chemin. Mais, de fait, il s’agissait surtout de l’intérêt des justiciers eux-mêmes : médailles et récompenses, jouissance à persécuter, pillage des biens, appropriation des terres, consolidation du pouvoir.

 

Les méthodes, depuis lors, se sont sophistiquées. La stratégie n’est plus de nous contraindre par la brutalité - encore que les bonnes vieilles pratiques peuvent toujours ressurgir, ne serait-ce que pour l'exemple -  mais de transfuser des représentations qui engendreront les comportements qu’on veut nous voir adopter. Alors, on nous parle de nos besoins et de nos désirs. On nous explique comment le monde fonctionne et que ce n’est pas à la portée de tout le monde de le comprendre. On nous dit qui sont les bons, les méchants et les imbéciles. On s’efforce de nous persuader que l'intérêt des puissants et le nôtre ne font qu'un. Sans cesse on nous susurre l’histoire que nous devons nous raconter, comme jadis le curé nous lisait celle du petit Jésus, une histoire qui en passant lui donnait le pouvoir sur nos chétives personnes. L’opium des peuples a changé de nature et de dealers, mais il est encore plus redoutable.

 

Je me souviens d’avoir remarqué, lorsque je demandais mon chemin dans des contrées reculées, qu’il valait mieux observer les gestes de mon interlocuteur qu’écouter son discours. Parfois, la langue fourche et dit « à droite » quand la main montre « à gauche ». Or, c’est la main qui dit vrai. Alors, s’agissant de nos guides en tout genre - politique, économique, médical, etc. - ma compétence c’est de me faire sourd aux discours et de regarder les mains. Et vous savez ce qu’elles font le plus souvent, les mains ? Elles ouvrent le tiroir-caisse et y déposent le prix de notre pusillanimité.

 

Dans le droit fil de cette réflexion dominicale, je rajoute aujourd’hui à la liste des sites que je recommande le blog du Docteur Alain Joseph : http://docteurjo.canalblog.com/ . En cette veille de pandémie porcine, cela peut vous être utile. Au fait, aviez-vous remarqué que le cochon est la forme la plus fréquente de tirelire ?

05/08/2009

Cuisson de la grenouille

 

Cette note figure désormais dans le recueil

Les ombres de la caverne

Editions Hermann, juillet 2011

02/08/2009

Pour une poignée de dollars (3)

A Los Angeles, les hôpitaux privés, ruinés par la crise, jettent à la rue les malades qui ne peuvent pas payer:

http://libertesinternets.wordpress.com/2009/08/02/ruines-...