26/01/2008
Sommes-nous la poule ou l'oeuf ?
Cette note figure désormais dans le recueil
Les ombres de la caverne
Editions Hermann, juillet 2011
08:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, développement personnel, politique, économie
09/01/2008
Le regard
Un collègue me signale, dans le blog d’une jeune femme* qui se partage entre un cabinet d’expertise comptable et une activité de créatrice de mode dont on peut supposer qu’elle est davantage assortie à son élan naturel, une brève histoire qui m’a enchantée :
« Ce matin, j’ai trouvé cette sangle perdue sur le sol… Je l’ai donc ramassée pour ne pas l’abandonner à son triste destin, examinée sous tous les angles et à partir de là ma créativité s’est éveillée… Cette douce compagne m’a dit qu’il fallait que j’intègre ces attaches dans un vêtement, là dans ma tête des dizaines de modèles de robe, qualités de tissus se sont invités… et tout cela en marchant sous un parapluie. »
Tant de choses qu'on pourrait comparer à cette sangle abandonnée sur un trottoir, y compris les êtres humains que le système occulte. Tant de regards qu’on pourrait évaluer à l’aune du regard enrichissant qu’Isabelle D. (c’est ainsi qu’elle signe) sait porter sur les choses...
Merci Jean-Paul!
* http://creatricedemode.over-blog.net
07:00 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : société, développement personnel, politique
08/01/2008
Eloge du tabac
Alors là, allez-vous me dire, vous dépassez les bornes! Passe encore que vous critiquiez un système économique qui vous fait vivre - vous travaillez bien dans une banque n'est-ce pas ? Passe même que vous répandiez le doute sur tout ce qui fait que la société tient debout! Mais faire l'éloge d'un empoisonneur, d'un tueur en série! Vous ne croyez pas que l'anticonformisme a ses limites qui sont celles de la bêtise ?
Eh! bien, je vous avouerai que, dans les quelques grandes occasions que je sais trouver bon an mal an - comme le 1er janvier ou mon anniversaire - je m'accorde un moment précieux et égoïste en compagnie d'un montecristo n° 3. Bien entendu, je le fais dans des conditions telles que personne ne puisse en souffrir - ou m'en gâter le plaisir. Aussi, alors que pétuner est en train de devenir plus scandaleux qu'être fourbe ou débauché, j'ai été ravi de lire hier soir un article de Laurent Greilsamer dont j'extrais, pour vous en donner le goût, cette citation: "[...]l'on peut se demander jusqu'à quel point le tabac, consommé dans les premiers cafés parisiens, n'a pas joué un rôle dans l'émergence puis l'épanouissement de la démocratie. Ou encore si son usage massif dans les réunions et les assemblées générales des associations et mouvements ouvriers n'a pas servi de carburant méconnu à la révolution. Il faudra bien un jour s'interroger sur la puissance excitante et mobilisatrice du tabac, sur la fraternité inhérente au partage des cigarettes et sur la capacité d'envoûtement des volutes de fumée."
Je vous invite instamment à lire l'intégralité de l'article à cette adresse: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-994701,0.html . C'est fin, spirituel et plus profond que certains voudront l'admettre. Car j'entends déjà s'agiter les chasseurs de sorcières, les adeptes du karcher et les extrémistes de la société nickel chrome. Alors que je partage totalement l'éthique qui consiste à ne pas nuire à son voisin, qu'il soit de palier, de bureau ou de bistro - en l'occurrence donc à ne pas en faire un "fumeur passif" - et alors que je me défends de toute forme de dépendance y compris de celles que la société de consommation cultive en toute légalité - en revanche je suis révulsé par ce qu'il peut y avoir de petitesse dans certains comportements. Je parle de ceux d'entre nous qui, dans la loi, n'aiment pas tant sa pertinence que l'opportunité qu'elle leur donne de jouer au jeu bien connu du "Salaud, cette fois je te tiens!" Quelle jouissance, n'est-ce pas ? Enfin, la revanche a un goût de justice! Enfin, la mesquinerie peut endosser la toge d'une grande cause! Si on s'intéresse un jour à la pollution psychologique, évacuer les mauvais sentiments qui empoisonnent les bonnes causes sera une autre paire de manche que chasser la tabagie de nos bistros!
Je ne nierai pas les méfaits du tabac dans son usage compulsif et je ne conteste pas la réglementation. Je me demande pourquoi, de tant de dangers que nous produisons en masse, celui-ci a été à ce point diabolisé. Serait-ce que certains lobbies, comme par exemple - au hasard - celui des pesticides* - sont beaucoup plus puissants ?
* Voir http://www.pesticides-lelivre.com/
12:51 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, développement personnel, moeurs, politique, écologie