16/05/2011
Bonheur intégré
Père prit la télécommande et, au bout de quelques secondes, les deux fenêtres latérales de notre salle à manger s’éclairèrent. Un paysage se mit à y défiler, où l’on voyait des montagnes bleues sur un ciel rose fuchsia, avec des torrents bondissants aux éclaboussures multicolores, bordés de fleurs aux belles formes complexes.
C’était son repas d’anniversaire, un moment où - nous en avions l’habitude - Père aimait nous parler du passé. D’ailleurs, nous aimions bien cela aussi.
- Vous devez vous souvenir des grandes épreuves que l’humanité a surmontées. Vous pourrez en connaître vous-mêmes, alors sachez qu’il n’y a rien dont l’intelligence et la créativité ne puissent venir à bout. Se souvenir du passé, c’est avoir foi dans l’avenir, même aux heures les plus sombres.
Il fut interrompu par une voix féminine qui prononçait doucement son prénom. Il se leva aussitôt et quelques secondes plus tard revint avec un plat fumant tout droit sorti du four à micro-ondes. Il posa le plat sur la table, soudain pensif.
Le petit dernier, que nous appelions « le gamin », en profita pour lui poser une question :
- Tu as changé la voix de la cuisine ?
Le père sembla se réveiller :
- Oui, en effet. C’est la voix de Juju Robineau…
- Je l’avais reconnue ! » s’exclama le gamin.
- Tu sais bien que Père est amoureux d’elle » railla ma sœur.
- Amoureux, il ne faut pas exagérer ! Ce n’est qu’un avatar. Mais, quand je me sens seul, cette voix me réconforte.
Le plat qu’il avait posé sur la table était en fait un puzzle composé de ramequins aux contenus différents afin que chacun eût une ration à son goût. A la couleur, nous savions où étaient le « goût poisson », le « goût viande blanche », etc.
- Je disais donc qu’il est important de puiser du courage dans les épreuves que les hommes ont déjà su dépasser pour continuer sur la voie du « bonheur intégré »…
Il piqua une bouchée prédécoupée et la mâcha en silence.
- Au début du XXIème siècle, nous espèce eut à faire face à un défi colossal. Le défi de l’énergie. Si nous ne l’avions pas relevé, nous serions aujourd’hui de retour à l’époque des cavernes, une vraie régression.
Il se versa un verre de vin bleu, aux beaux reflets de pétrole, et nous fit un clin d’œil : la couleur n’avait pas été choisie par hasard.
- Consommer, quand on a connu des millénaires de pénurie, c’est la base du bonheur. L’humanité, vous le savez, a longtemps vécu avec pour compagnons la faim, le froid, la maladie et, évidemment, la peur. Pendant des siècles, elle s’est déplacée lentement et péniblement. Ses distractions étaient frustres et consistaient souvent à se battre ou à créer des objets rudimentaires, maladroits et procurant peu de sensations.
Il devait aussi penser à ces autres distractions que se procurent réciproquement les hommes et les femmes, mais devant le gamin il laissa le sujet de côté. Je me souvenais cependant de ce qu’il m’avait un jour raconté : qu’en ces époques-là, la jouissance se réduisait à une brève impulsion et l’expérience d’une vie, souvent, à un seul partenaire, car la société (pour des raisons que je n’avais pas saisies) avait son mot à dire. Rien à voir avec…
- Nous avions jusque là vécu sur des sources d’énergie dont je vous ai déjà parlé et qui s’épuisaient rapidement, car procurer à des milliards d’êtres humains tout ce que l’industrie a permis de créer, cela demande beaucoup d’énergie. Il fallait donc à la fois économiser celle-ci et en trouver de nouvelles sources afin que le progrès se poursuive et puisse bénéficier à tous les habitants de la planète.
La voix douce de Juju Robineau nous annonça que la suite de notre repas était prête. Le gamin, une lueur espiègle dans les yeux, fit mine de se lever, mais Père le devança.
Père rapporta un dessert composé en apparence d’un amoncellement de pierres précieuses de toutes les couleurs. Quand on les mettait dans la bouche, elles s’évaporaient avec un grésillement, laissant dans le palais un parfum intense de fleurs. Certaines, en se dissolvant, disaient même « Merci… » avec des accents à la Juju Robineau. « Merci de me consommer… »
Aux fenêtres de la salle à manger passaient maintenant des prairies violettes que survolaient des libellules géantes irisées d’arcs-en-ciel.
- On prit donc des décisions très sages. Par exemple, les voyages étaient très consommateurs d’énergie. On décida donc qu’on voyagerait désormais virtuellement. Les technologies de la communication nous ont permis de reconstituer la réalité de manière très fidèle et, même, d’augmenter cette réalité pour la rendre encore plus belle qu’elle ne l’est. Bien sûr, quelques personnes aux responsabilités particulières, ou qui ont rendu de signalés services à la société de consommation – politiques, chanteurs, humoristes par exemple - conservent le droit de se déplacer réellement, mais elles sont nécessairement peu nombreuses. Pour des gens comme nous, les voyages sont virtuels et on ne saurait s’en plaindre car c’est une expérience bien supérieure à celle de la réalité.
Le gamin profita de la pause :
- Il paraît que même pour l’amour c’est encore mieux !
Au bord de l’éclat de rire, nous, les grands, nous piquâmes du nez dans notre bol. Le gamin avait toujours su se trouver des sources d’information.
- Tu as l’air d’en savoir plus que je ne pensais. En effet, nous avons augmenté la réalité dans ce domaine-là aussi. Mais, le plus important puisque tu évoques ce sujet, c’est que nous avons su augmenter la réalité des êtres humains eux-mêmes. Dans la mesure où l’on ne communique plus que grâce à la médiation technologique, on habille nos comportements, notre façon de parler, de bouger, notre odeur, notre timbre de voix, d’une virtualité qui permet à nos relations avec les autres d’approcher la perfection puisqu’elle correspond à ce que l’autre attend de nous et à ce que nous attendons de l’autre. Pour dire les choses brièvement : je vous apparais tel que vous me souhaitez et vous m’apparaissez tel que je vous souhaite.
- Mais alors, par exemple, ce que tu es vraiment, nous ne le saurons jamais ? » insista le gamin.
- Dans le virtuel, tout n’est pas faux. D’ailleurs, rien n’est faux : la cravate, le costume, les chaussures que je choisis pour m’habiller sont-ils faux ! Ne sont-ils pas des extensions de moi-même que j’ai choisies, qui sont l’expression de mon désir, donc de ce que je suis au plus intime de moi-même ? C’est la même chose pour l’EHA, l’être humain augmenté. Nous avons acquis la suprême liberté d’être nous-mêmes et de plaire à l’autre, sans devoir nous contraindre à perdre du poids ou à changer nos comportements. La médiation technologique, c’est comme un habit qui nous met en valeur en fonction des personnes avec qui nous sommes en relation.
Le gamin n’avait pas l’air satisfait de la réponse, mais Père embraya sur la suite de son propos.
- Alors que, les hydrocarbures s’épuisant, certains prophètes de malheur nous annonçaient la fin de la civilisation industrielle et de ses bienfaits et voulaient nous renvoyer, comme je le disais, à l’époque des cavernes, on découvrit de nouvelles sources d’énergie - les gaz de schiste par exemple - beaucoup mieux réparties que les hydrocarbures. Tous les pays ou presque se mirent à creuser, à pomper, à transformer, et ce fut le deuxième âge industriel, dont nous bénéficions aujourd’hui pleinement…
Le gamin tripotait la télécommande. Aux fenêtres, les paysages se mirent à changer en saccades. Il leva les yeux vers Père. Je sentis qu’il hésitait à poser une question qu’il avait au bord des lèvres. Mais il avait choisi d’être brave :
- Et si la médiation technologique nous empêchait juste de voir que nous sommes devenus laids, stupides et méchants ?
Avant que personne n’ait eu le temps de répondre, il appuya sur un bouton de la télécommande :
- Et s’il en était de même pour la planète ? Je veux dire : si nous l’avions rendue si moche qu’on ne veut plus nous la montrer qu à travers des films de synthèse ?
Les images oniriques qui avaient défilé jusque là furent remplacées par des plans d’une horreur indescriptible : paysages noircis et pelés, couverts ici et là de gigantesques constructions industrielles, ciels chargés de suie et de fumée jaunâtres, rares êtres vivants, végétaux ou animaux, manifestement dégénérés. Nous reconnûmes tous une de ces œuvres qu’on appelle « réalité piratée », réalisée par des gens qui prétendent montrer la vérité. Le gamin avait dû fouiner longtemps en cachette pour parvenir à récupérer celle-là.
Père eut le dernier mot. Avec sérénité, il demanda :
- Dans tous les cas, ce ne sont que des images sur un écran. Alors, ne vaut-il pas mieux regarder celles qui nous font du bien ?
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09/05/2011
Fantaisie prospective
Le vieux se racla la gorge, but une gorgée de boukha pour s’éclaircir la voir et entama son récit.
« Cette année-là, l’Amérique attaqua la France. Notre nouveau président avait décidé d’interdire l’exploitation des gaz de schiste sur notre territoire et, complémentairement, de retirer notre pays de la zone euro. Il avait aussi annoncé sa volonté de sortir de l’OTAN, de l’OMC et de l’OMS, qu’il avait qualifiées de « suppôts du capitalisme le plus égoïste ». Cela avait déclenché un tollé dans la presse internationale. Les financiers de Wall street avaient dénoncé l’arriération culturelle voire mentale de la France et de ses dirigeants. Les agences de notation avait dégradé la valeur de notre dette afin que son service nous ruinât un peu plus. Les compagnies anglo-saxonnes, à qui notre précédent président – Dieu ait son âme ! – avait sous-traité indirectement l’exploitation des gaz de schiste, avaient menacé de convoquer notre gouvernement devant une juridiction d’exception. Les Français qui avaient le malheur de se rendre aux Etats-Unis étaient l’objet des tracasseries administratives les plus humiliantes et, quand ils étaient autorisés à poser le pied sur le sol de l’Union, se trouvaient souvent conspués dans la rue ou les restaurants.
Le Département d’Etat, aidé de la CIA, se mit à peaufiner une stratégie afin que notre pays rentre dans le droit chemin. Jusque là ils avaient disposé de complices jusqu’aux plus hauts postes de l’Etat français, mais ce temps-là s’était achevé avec la disparition prématurée de Picrochole 1er et notre nouveau gouvernement s’était employé à faire le ménage. C’est alors qu’un incendie dévasta le siège de MacDo. Les premières investigations désignaient un groupe américain d’activistes, les « locavores trotskystes », mais la CIA détecta chez nous une cible bien plus opportune. Quelques années auparavant, un gars avait saccagé un fast food du côté de Mende. Il avait eu l’impudence, parlant d’une compagnie américaine de la qualifier de « multinationale de la malbouffe ». Les bureaux visionnèrent tout ce qu’ils purent trouver sur l’individu : des articles, des photos, des vidéos. Il convenait à souhait : grosses moustaches, grosse pipe qu’on imaginait nauséabonde, accent à couper au couteau et, avec cela, une manière de massacrer l’anglais bien digne d’un Français arriéré. Pour faire bonne mesure, on truqua un peu les images, lui rajoutant un béret sur le chef, et, quand on le montrait en pied, avec un cabas d’où dépassaient gaillardement une bouteille, trois poireaux et une baguette de pain. Un chef-d’œuvre de la guerre des symboles. Le story telling de CNN fit le reste et un tsunami de francophobie balaya l’Union. A New York, Washington, Richmond ou Springfield, les manifestations anti-françaises se multiplièrent et il ne fut pas de jour où on ne vît dans leurs rues des cortèges brandissant des banderoles vengeresses « French Evil – French Devil ».
Le malheureux qui tirait tranquillement sur sa pipe au fin fond de la campagne française fut d’abord sidéré lorsqu’il apprit sur son vieux poste cathodique qu’on le soupçonnait d’être l’auteur d’un attentat au diable vauvert - sur un autre continent ! Mais c’était un stratège et il avait le sens de l’opportunité. A la sidération, succéda une idée qui, en outre, flattait son ego. Il contre-attaqua dans le registre symbolique et commença par s’aménager une cache introuvable dans les tréfonds du Larzac – là, justement, où les travaux d’extraction de gaz de schiste avaient été brutalement interrompus. Puis il enregistra et fit circuler sur Internet une vidéo où il reconnaissait crânement avoir inspiré l’attentat qu’on lui reprochait, annonçant que si les Etats-Unis ne mettaient pas immédiatement fin aux sanctions contre la France et si les multinationales américaines ne cessaient pas d’exercer leur pression pour introduire OGM et « autres cochonneries » chez nous, il y en aurait de pires. Il prononça des noms : Monsanto, Haliburton, Big Pharma… Un buzz incroyable enflamma la Toile. L’homme n’était connu que de groupuscules, mais il l’était dans le monde entier : pendant une trentaine d’années, de Rio à Lisle-sur-Tarn, de Villeneuve-sur-Lot à Wimereux, il avait fréquenté tous les « forums alternatifs ». Du coup, inspirés par l’incendie qu’il s’attribuait et par son discours, certains de ces groupuscules firent ci et là des attentats à la mesure de leurs moyens et de leur imagination, avec pour principal résultat d'accréditer la version de la CIA. Un gouverneur républicain fut par exemple enlevé et on ne le rendit à sa famille et à son compte en banque qu’au bout d’un mois de séquestration au cours duquel, chaque jour, il avait dû avaler trois kilogrammes de hamburgers. Ailleurs, les choses prirent un tour parfois plus dramatique. Au bout de quelques semaines, en tout cas, notre moustachu occitan était devenu l’Ennemi public numéro 1 d’une moitié de la planète et le héros de l’autre. Au point que, selon les analyses du Département d’Etat, cela devenait pour de bon dangereux. Il était temps d’intervenir militairement.
La suite, vous la connaissez. Au sein de l’Europe, nous étions isolés. Les pays latins auraient pu faire bloc avec nous, mais la plupart avaient depuis plusieurs années le nœud coulant de la finance internationale autour du cou. Le seul qui ne se portait pas trop mal n’avait d’intérêt que pour les frasques sexuelles déclinantes de son monarque cacochyme. La Belgique avait fini par se scinder en trois. Quant aux autres, ils se sentaient culturellement plus proches de l’Amérique. C’est ainsi que la CIA ressortit un vieux scénario, celui du Débarquement de 1944. La Grande-Bretagne voulut bien, une fois encore, accueillir les armées d’outre-Atlantique, et, une fois encore, les soldats américains foulèrent notre sol. L’Elysée explosa un jour où le gouvernement s’y trouvait au grand complet. Un missile lancé par erreur… Le président américain nous présenta ses plus vives excuses et nous promit des compensations qui ne tardèrent pas à arriver. Des faux billets, des OGM - et des vaccins bizarres qui firent l’objet de plusieurs campagnes soutenues par notre nouveau ministre de la santé."
Le vieux but une petite gorgée de boukha.
"... Voilà, mes petits enfants ! Vous me demandiez pourquoi nous sommes devenus maghrébins. Ce que je viens de vous conter est l’exacte vérité. Les gens comme nous, qui voulions vivre libres et à notre façon, ne pouvant résister, ont décidé de s’expatrier. Nous avons traversé la mer, en barque, à la rame, n’emportant presque rien, pour nous échouer sur les premières plages accessibles. Nous, nous nous sommes retrouvés en Tunisie comme vous le savez. D’autres ont émigré vers l'Algérie, le Maroc, la Lybie, etc. C’est sur cette rive de la Méditerranée que renaît la démocratie. Mais nous ne désespérons pas de reprendre un jour notre pays à l’envahisseur. Quelque part - mais seuls quelques initiés en connaissent l’endroit - nous avons mis à l’abri nos deux mille ans de civilisation, comme la recette du jambon de Tonneins que faisait si bien votre trisaïeule… »
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30/04/2011
Démocratie (4)
Le danger est l’opportunité de ceux qui veulent s’élever au dessus des autres. La protection qu’ils proposent aux plus faibles, aux plus démunis et aux moins courageux leur donne en échange le pouvoir. C’est ainsi que la féodalité émerge et cette forme d’organisation ne renvoie pas qu’à notre moyen-âge, elle innerve encore la société toute entière. L’économiste chilien Manfred-Max Neef montre que les humains, à tout moment, peuvent renoncer à la satisfaction d’un de leurs besoins fondamentaux, comme celui de liberté, contre de la sécurité, de la reconnaissance ou de quoi manger…
Mais, si l’on peut considérer que ce troc est éventuellement pertinent dans certaines circonstances, le problème est que, une fois installée, toute forme d’organisation tend à se perpétuer et au-delà même de la situation qui lui a fourni ses fondations. Le danger est passé et vous voilà prisonniers de votre protecteur ! C’est qu’aucun être vivant n’accepte de mourir et que les institutions sont constituées d’êtres vivants qui y ont fait leur niche et y trouvent leur compte. Alors, seraient-elles devenues inutiles qu’elles veulent cependant durer. Pis, plus que gourmandes de durée, elles veulent continuer à croître et à s’enrichir. A la vaillance des preux succèdent ainsi un jour, à grands frais pour le taillable et corvéable, les dentelles et les rubans de la cour de Versailles. Au service devenu sans objet succède l’exploitation. Vous trouverez à faire des parallèles très actuels, je n’en doute pas !
La dynamique féodale est toujours à l’œuvre. Malgré nos prétentions démocratiques, elle est, comme l’eau s’écoule vers le bas, une pente naturelle de notre manière de faire société. L‘entreprise, par exemple, se réfère sans cesse à la rationalité économique et tire de cette prétention sa légitimité à tout dominer. Pour autant, il faudrait être naïf pour croire qu’elle y échappe. Les processus à l’œuvre du haut en bas de la pyramide - nominations, alliances, statuts, avantages… – restent de l’ordre d’une économie du pouvoir et s’appuient sur la rémunération de vassalités diverses et, selon l’expression de La Boétie, sur la servitude volontaire consentie par beaucoup au profit de quelques-uns. Que sont les prébendes exorbitantes et cependant sans cesse renouvelées de certains dirigeants, sinon la preuve d’un système féodal ?
Dans cette économie, les dominants continuent de s’appuyer sur le danger. Ce dernier devient même un deus ex machina. Si l’Eglise ne recrute plus guère en nous proposant, en échange de notre obéissance, sa police d’assurance contre l’enfer, d’autres ont repris le « business model ». Comme on ne croit plus beaucoup dans l’au-delà, l’enfer dont notre docilité est censée nous protéger est dans cette vie. Si vous ne voulez pas vous retrouver sur le marché du travail, soyez un bon petit soldat. Si vous ne voulez pas que l’ogre islamiste vous dévore, votez pour moi. Si vous ne voulez pas mourir de pandémie, soumettez-vous à Big Pharma. Le tout se renforce évidemment de lois et de dispositifs qui, pour nous apporter leur protection, restreignent peu à peu notre liberté. Cherchez à qui le crime profite et qui sont les complices intéressés, fût-ce petitement, au butin…
Dans La dérobade, de Jeanne Cordelier, on voit comment les proxénètes mettent en danger les prostituées insoumises afin qu’elles se résolvent à se placer sous leur protection – et à accepter bien sûr d’être exploitées en retour. Poussant jusqu’au faux-semblant de largesse, le système prévoit le rachat par une fille de sa liberté - mais à un prix tel qu’il lui reste parfois peu à vivre quand elle est parvenue à le rassembler. Le proxénétisme est un modèle intéressant à plus d’un titre. Il crée le danger pour qu’on lui achète sa protection. On accepte d’être exploité pour bénéficier de celle-ci. Il engendre une aliénation, mais on peut recouvrer sa liberté - théoriquement. Une fois encore, je vous laisse faire des parallèles.
Les rubans et les dentelles de Versailles ont fini dans la Révolution.
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